Les autorités judiciaires espagnoles ont ouvert une enquête contre des cadres dirigeants d'une entreprise sidérurgique, soupçonnés d'avoir fourni à Israël du métal destiné à la fabrication d'armements.
Dans le cadre de cette affaire, révélée ce matin par les médias espagnols après la levée d'une ordonnance de non-publication, le président du géant espagnol de l'acier Sidenor, José Antonio Jainaga Gómez, ainsi que deux autres dirigeants, ont été interrogés pour « contrebande et complicité de crime contre l'humanité et génocide ». Ils sont accusés d'avoir vendu de l'acier au fabricant d'armes israélien IMI Systems (Taas), filiale d'Elbit.
Francisco de Jorge, juge d'instruction nommé pour traiter cette affaire, estime que les hauts responsables du consortium sidérurgique ont agi en toute connaissance de cause, sachant que le matériau servirait à la fabrication d'armements, malgré la loi interdisant l'exportation d'armes et de leurs composants vers Israël. Le magistrat a souligné que la vente d'acier avait été effectuée sans demander l'autorisation gouvernementale appropriée et sans enregistrement, comme l'exige la nouvelle législation. La procédure a été lancée suite à une plainte de la communauté palestinienne de Catalogne, et les suspects ont été convoqués pour témoigner devant un juge le 12 novembre.
Le Parlement espagnol a approuvé plus tôt ce mois-ci un décret imposant un embargo sur les armes à destination d'Israël, après que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé dans les semaines précédentes des mesures visant à « mettre fin au génocide à Gaza et soutenir la population palestinienne ». Cet embargo interdit à la fois la vente et l'achat d'armements avec Israël.
Début septembre, le gouvernement espagnol a approuvé une série de mesures supplémentaires contre Israël, en plus de l'embargo sur les armes, notamment : l'interdiction d'accès à l'espace aérien et l'interdiction d'accostage pour les navires transportant des citernes de carburant destinées à Tsahal, l'augmentation du budget alloué à l'UNRWA, l'interdiction d'importation de marchandises provenant des implantations de Judée-Samarie, et l'interdiction d'entrée pour « les personnes directement impliquées dans le génocide à Gaza ».