Plus de deux ans après les massacres du 7 octobre 2023, les ambassadeurs et représentants de pays d’Asie-Pacifique — Thaïlande, Philippines, Vietnam, Sri Lanka, Népal et autres — se sont réunis dimanche au kibboutz Be’eri, l’une des communautés les plus touchées par l’attaque, pour honorer la mémoire des travailleurs étrangers assassinés par le Hamas.
Be’eri fut le théâtre d’une tragédie humaine sans distinction de nationalité : quatre Philippins, deux Sri Lankais et un Australien y ont été tués ; deux Thaïlandais enlevés ont ensuite été exécutés à Gaza, et les restes de l’un d’eux, Sudthisak Rinthalak, sont toujours détenus par le Hamas. « Ils ont cultivé cette terre et nourri cette nation. Ils faisaient partie intégrante de la société israélienne », a déclaré l’ambassadeur de Thaïlande Boonyarit Vichienpuntu, rendant hommage aux 42 travailleurs thaïlandais tués ce jour-là.

La représentante des Philippines, Aileen Mendiola, a rappelé les noms des victimes de son pays — Grace Cabrera, Paul Vincent Castelvi, Angelyn Aguirre et Loreta Alacre — tout en saluant les survivants, dont certains ont protégé leurs employeurs au péril de leur vie : « Ils ont fait preuve d’un courage extraordinaire. Leur force dans le deuil nous rappelle le prix immense de ce conflit. » Elle a également demandé le retour des corps encore détenus, notamment celui de Joshua Mollel, étudiant tanzanien en agriculture.
Le doyen du corps diplomatique asiatique, Ly Duc Trung, ambassadeur du Vietnam, a exhorté Israël à améliorer la sécurité et les conditions de travail des étrangers : « La meilleure façon d’honorer ceux qui ne sont plus parmi nous est de protéger ceux qui le sont encore. »
La cérémonie, marquée par des prières interreligieuses et des bougies, s’est tenue en présence d’ex-otages, de familles endeuillées et de responsables israéliens. Le directeur de Be’eri, Yiftach Zeliniker, a exprimé la gratitude de la communauté : « Vos proches ont protégé et soigné nos membres. Nous ne pourrons jamais assez vous remercier. »
Selon les chiffres officiels, 71 travailleurs étrangers de 15 nationalités ont été tués le 7 octobre. Au-delà du souvenir, cette journée a voulu affirmer un message commun : celui d’une solidarité durable entre Israël et les nations d’Asie-Pacifique, unies dans le deuil et la reconnaissance.