Le comité ministériel des affaires législatives a adopté hier (dimanche) la loi proposée par le député Avihaï Boaron (Likoud) établissant que tous les fonds collectés par un nouveau parti – quelle qu'en soit la source – serviront d'abord à couvrir les dettes du parti précédent, à condition que le contrôleur de l'État ait établi que ces dettes résultent d'une gestion irrégulière.
Cette loi concerne particulièrement l'ancien Premier ministre Naftali Bennett qui a laissé derrière lui des dettes d'environ 20 millions de shekels dans ses anciens partis : environ 17 millions de shekels au parti Yamina et environ 3 millions de shekels pour Habayit Hayehoudi.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Naftali Bennett attaque cette loi et affirme n'avoir laissé aucune dette. Il a précisé que la dette du parti Habayit Hayehoudi s'élevait déjà à plus de 17 millions de shekels fin 2011, avant son élection à sa tête, et qu'il a hérité et transmis cette dette comme il est d'usage lors d'un changement de direction. Concernant le parti Yamina, il a indiqué qu'après la fin de son mandat de Premier ministre et son retrait de la vie politique, il a transféré le parti qui était encore actif à Ayelet Shaked, qui s'est présentée aux élections. "Je ne suis impliqué dans aucune dette d'aucun parti", a-t-il insisté.
Il a, par ailleurs, souligné que le Likoud est "le parti ayant la plus grande dette de financement politique actuellement : environ 56 millions de shekels", et cette dette "ne cesse d'augmenter d'année en année". Il en a conclu qu'il est "difficile de s'émouvoir de cette préoccupation soudaine du Likoud pour l'argent public".
Notons que le Likoud est un parti actif qui poursuit le remboursement de sa dette et que la loi vise les partis ayant été ''fermés'' par leur direction afin d'empêcher une situation où les dirigeants de partis "fuient" leurs dettes en créant un nouveau parti.
Pour Bennett, cette loi qui le vise directement est une preuve de l'importance qu'il a récupéré sur la scène politique et de l'inquiétude de ses adversaires politiques: "Au lieu de m'affronter dans des élections libres, le Likoud tente de m'empêcher de me présenter. S'ils pensaient pouvoir gagner, ils n'auraient pas eu besoin de recourir à ce type de législation personnelle et rétroactive. Comme vous le comprenez, cela ne fonctionnera pas. Je ne laisserai pas ces bruits de fond me détourner de ma mission : unir le peuple et reconstruire Israël", a-t-il conclu.