Moyen-Orient

Désarmement du Hezbollah : ultimatum américain au gouvernement libanais

D’après des sources diplomatiques relayées par la presse libanaise, la Maison Blanche aurait adressé un ultimatum au gouvernement de Beyrouth : engager des pourparlers directs avec Israël et procéder au démantèlement de l’arsenal du Hezbollah, à défaut, Washington laisserait la voie ouverte à une opération israélienne visant à imposer ce désarmement par la force

2 minutes
28 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Désarmement du Hezbollah : ultimatum américain au gouvernement libanais
Istock

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Washington hausse le ton face à Beyrouth. Selon des sources diplomatiques citées dans la presse libanaise, la Maison Blanche aurait posé un ultimatum au gouvernement libanais : ouvrir des négociations directes avec Israël et démanteler l’arsenal du Hezbollah. Faute de quoi, les États-Unis laisseraient le champ libre à une intervention israélienne destinée à imposer ce désarmement.

Le président libanais a répondu qu’un tel scénario serait impossible à mettre en œuvre : « Nous n’avons pas la capacité de désarmer le Hezbollah ; cela mènerait à une guerre civile. » Un avertissement qui illustre l’impasse d’un pays où la milice chiite, à la fois force armée et acteur politique, conserve un poids décisif.

Sur le terrain, l’armée libanaise mène ces dernières semaines des opérations de saisie d’armes au sud du Litani, signe d’une volonté d’afficher son autorité. Mais au nord du fleuve, le Hezbollah reste intouchable. Son numéro deux, Naim Qassem, a redit son refus de tout désarmement : « Nous n’initierons pas la guerre, mais nous y répondrons si elle nous est imposée. »

Derrière la fermeté américaine se profile un enjeu régional. Washington entend affaiblir durablement les milices pro-iraniennes et pousser le Liban à rejoindre le camp des États arabes modérés. Israël, de son côté, fait savoir qu’il n’exclut pas une action militaire ciblée si la diplomatie échoue.

Pour éviter l’escalade, l’Égypte tente une médiation. Le ministre du Renseignement égyptien s’est rendu à Beyrouth pour rencontrer le chef de l’armée, Joseph Aoun, dans l’espoir de relancer un canal de dialogue entre Libanais et Israéliens - sur le modèle des tractations récentes autour de Gaza.

À Beyrouth, la tension est palpable : entre pressions étrangères et équilibres internes, le gouvernement marche sur une ligne de crête. Accepter les exigences américaines reviendrait à défier le Hezbollah ; les refuser, à risquer un nouveau conflit.

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