Moyen-Orient

Un sondage qui dérange : que pensent vraiment les Palestiniens ?

Deux ans après le 7 octobre, une étude du Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR) révèle une société palestinienne plus polarisée que jamais entre désillusion, radicalisation et rejet du statu quo.

2 minutes
30 octobre 2025

ParDelphine Miller

Un sondage qui dérange : que pensent vraiment les Palestiniens ?
Photo: Abed Rahim Khatib/FLASH90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Les résultats du dernier sondage publié par le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR) dressent un tableau inquiétant de l’opinion palestinienne, près de deux ans après le massacre du 7 octobre. Selon l’enquête, 53 % des Palestiniens estiment que cette attaque était « justifiée », et 60 % se disent satisfaits du Hamas – un taux de soutien qui atteint 66 % en Cisjordanie et 51 % à Gaza.

Le Hamas devance nettement le Fatah sur le plan politique : 44 % des sondés voteraient pour le mouvement islamiste contre 30 % pour le parti de Mahmoud Abbas. Dans une hypothèse de scrutin présidentiel, Khaled Meshaal, ancien chef politique du Hamas, l’emporterait largement avec 63 % des voix, contre 27 % pour Abbas.

Au-delà de la politique, c’est la vision du futur qui se fissure. Plus de la moitié des Palestiniens (53 %) rejettent la solution à deux États et refusent toute idée de désarmement du Hamas. Le fossé entre Gaza et la Cisjordanie s’accentue : les habitants de Gaza, épuisés par la guerre, se montrent plus ouverts à un compromis, tandis que ceux de Cisjordanie s’enferment dans une logique de lutte armée.

Ce sondage confirme la perte de légitimité de l’Autorité palestinienne, perçue comme corrompue et inefficace. Dans un contexte de désillusion politique et de radicalisation sociale, la société palestinienne apparaît plus divisée que jamais – tiraillée entre la nostalgie du jihad et le désir d’un changement démocratique encore lointain.

une étude du Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR) révèle une société palestinienne plus polarisée que jamais
ActuJ