Huit factions palestiniennes, dont le Hamas et le Fatah, ont participé à une réunion à huis clos au Caire pour définir les contours d’une administration intérimaire post-guerre dans la bande de Gaza — une initiative soutenue par l’Égypte, malgré l’opposition israélienne à tout rôle politique du Hamas.
Ces discussions visent à établir un comité technocratique chargé de gérer les affaires civiles de Gaza après la trêve. Les participants cherchent à trouver un compromis sur trois points majeurs :
-Qui dirigera le comité,
-S’il dépendra formellement de l’Autorité palestinienne (AP) basée à Ramallah,
-Et s’il prendra en charge la sécurité intérieure — rôle que pourrait aussi assumer une force internationale de stabilisation encore en discussion.
Pour les médiateurs arabes et les dirigeants du Fatah, exclure totalement le Hamas serait dangereux : “La dernière chose à faire est de pousser un mouvement idéologique comme le Hamas dans la clandestinité”,
a expliqué Dimitri Diliani, porte-parole du Fatah, estimant qu’il est essentiel que le Hamas “se sente impliqué dans le processus politique, sans avoir de rôle direct dans la gouvernance.”
Malgré l’antagonisme historique entre les deux organisations — depuis la prise de pouvoir sanglante du Hamas à Gaza en 2007 —, un accord minimal entre le Fatah et le Hamas constituerait, selon plusieurs observateurs, un tournant historique.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty a confirmé que Le Caire souhaite la création d’un comité composé uniquement de technocrates de Gaza, afin de “redonner aux Palestiniens — y compris à l’Autorité palestinienne — la capacité d’administrer Gaza comme une partie intégrante de la Cisjordanie.” Le Fatah insiste pour que cette instance soit placée sous l’autorité formelle de l’AP, afin de garantir “une seule autorité et une seule référence légitime”. Le nom de Maged Abu Ramadan, ministre palestinien de la Santé, a été évoqué pour diriger l’administration, mais cette option suscite déjà des résistances internes.
Pour Israël, toute participation du Hamas — même indirecte — à la future gouvernance de Gaza contredit l’objectif stratégique de sa guerre, à savoir éradiquer son influence politique et militaire.
Ironie du sort, l’Autorité palestinienne elle-même redoute un tel scénario. Selon des sources égyptiennes, Mahmoud Abbas et ses proches craignent un accord tacite entre Washington et le Hamas, qui laisserait ce dernier renforcé politiquement malgré sa défaite militaire.
Quoiqu'il en soit c'est Washington qui devrait avoir le dernier mot.