Selon les sondages de sortie des urnes, Andrew Cuomo a remporté la majorité des suffrages juifs lors des élections municipales de New York, avec 60% des voix de la communauté. Le vainqueur Zohran Mamdani a néanmoins réussi à capter 30% des électeurs juifs, tandis que Curtis Sliwa obtenait 8%, loin derrière les deux candidats principaux.
Un sondage particulièrement révélateur réalisé par CNN montre que pour l'ensemble des New-Yorkais, la position des candidats vis-à-vis d'Israël constituait un critère de vote important : 38% des personnes interrogées ont déclaré que la position du candidat sur Israël était un facteur décisif dans leur choix, 30% l'ont considéré comme un facteur secondaire, et seuls 29% ont affirmé que cette question n'avait eu aucune influence sur leur vote.
Les prises de position du nouveau maire sur Israël suscitent de vives inquiétudes au sein de la communauté juive new-yorkaise. Dès ses années universitaires, Mamdani a fondé une antenne de « Students for Justice in Palestine » (SJP) et appelé au boycott d'Israël. Il qualifie systématiquement les actions israéliennes à Gaza de « génocide » et de « crimes de guerre », accusant les États-Unis de « financer un génocide » et décrivant Israël comme un « État d'apartheid ».
Parmi ses déclarations controversées figurent notamment :
Le rejet de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance), qui considère l'antisionisme et ses manifestations comme des formes d'antisémitisme
Son refus initial de se distancier du slogan « Globalize the Intifada » (Mondialiser l'Intifada), avant de finalement déclarer qu'il s'abstiendrait d'utiliser cette formule, prétendument après avoir dialogué avec des Juifs lui ayant expliqué les craintes que suscite ce terme
Mamdani a laissé entendre qu'il pourrait prendre une série de mesures contre les liens de la ville avec Israël :
Retrait des investissements municipaux des obligations et entreprises israéliennes
Annulation de forums et programmes de coopération
Promotion de l'initiative « Not On Our Dime » visant à retirer le statut d'exonération fiscale aux associations qui financent des organisations actives en Judée-Samarie
Ces déclarations l'ont marqué comme extrêmement hostile à Israël et insensible à la vague d'antisémitisme qui frappe la ville. Tout au long de sa campagne, il a été contraint de revenir sur certains messages, promettant de lutter contre l'antisémitisme, d'augmenter les investissements dans la sécurisation des institutions juives et de promouvoir des programmes de lutte contre l'antisémitisme. Il a également nommé plusieurs membres juifs dans des postes clés de son équipe de campagne et s'est rapproché d'audiences anti-sionistes comme les hassidim de Satmar.
Jonathan Greenblatt, président de l'Anti-Defamation League (ADL), a réagi à la victoire de Mamdani : « Au vu du long et préoccupant historique du maire élu Mamdani sur des questions qui inquiètent profondément la communauté juive, nous abordons ces quatre prochaines années avec détermination. Nous attendons du maire de la ville abritant la plus grande population juive au monde qu'il se dresse sans équivoque contre l'antisémitisme sous toutes ses formes et soutienne tous ses résidents juifs comme il le ferait pour tous ses autres électeurs ».