Sur la vidéo, on voit eux individus, se tenant dans la foule comme s’il s’agissait d’une animation touristique, qui posent en uniforme SS et faisant le saluyt nazi, avec des passants avant d’être pris à partie par des témoins outrés. « Je n’arrive pas à croire que des gens se soient approchés pour se faire prendre en photo avec eux. Ils n’ont fui que lorsque des passants leur ont demandé des comptes », a déclaré un témoin.
Les réactions en ligne ont été immédiates : « Les nazis considéraient aussi les Turcs comme une race inférieure. Que célèbrent-ils exactement ? », a écrit un internaute. D’autres ont dénoncé « une banalisation révoltante d’une idéologie meurtrière » ou « une honte nationale ».
Ce n’est pas le premier incident du genre. Trois jours plus tôt, dans la ville d’Eskişehir, au nord-ouest du pays, trois jeunes hommes avaient été arrêtés après avoir défilé dans la rue en portant une croix gammée fabriquée à partir de caisses de bière vides. Les images, devenues virales, ont conduit les autorités à intervenir rapidement.
Ces dérives surviennent dans un climat politique tendu entre Israël et la Turquie. Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, le président Recep Tayyip Erdoğan multiplie les attaques verbales contre le gouvernement israélien, tandis qu’Istanbul, autrefois destination prisée des touristes israéliens, s’est vidée de la plupart d’entre eux. Malgré cela, certains Israéliens continuent de se rendre en Turquie pour des soins médicaux ou esthétiques via des vols de correspondance depuis Athènes.
Selon un responsable du secteur touristique « il existe des discussions préliminaires sur un possible retour de Turkish Airlines à Tel-Aviv », ce qui pourrait marquer un début de normalisation. Mais, à la lumière de ce nouvel incident à Istanbul, cette perspective semble encore lointaine.
L’affaire des “SS d’İstiklal” alarme une Turquie divisée entre un nationalisme exacerbé et une société civile qui refuse de voir l’histoire la plus sombre du XXe siècle devenir un simple décor pour selfies.