Le Premier ministre a ordonné d’accélérer les débats et fixé pour objectif de faire adopter la loi dans le mois. Cette initiative vise à mettre fin au boycott parlementaire des partis ultraorthodoxes, qui paralysent les travaux de la Knesset. L’idée d’un compromis partiel ayant échoué — après les arrestations d’étudiants des yeshivot et la manifestation massive des ultraorthodoxes à Jérusalem —, Netanyahu a compris qu’il devra offrir une concession politique réelle.
Les principaux rabbins de la mouvance lituanienne, dont le rav Moché Hirsch, ont donné un feu vert prudent à la version proposée par Boaz Bismuth, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense. Les mouvements Shas et Degel HaTorah soutiennent la loi, tandis qu’Agoudat Israël reste divisée : les hassidim de Gour s’y opposent encore fermement.
En coulisses, Shas a joué un rôle clé dans la rédaction du texte, notamment via l’ancien ministre Ariel Attias. Si la loi passe, Shas reviendrait au gouvernement et les partis lituaniens lèveraient leur boycott, permettant à la coalition de reprendre le travail législatif.
Le texte vise à rétablir un cadre légal pour la conscription des étudiants en yeshiva, après que la Cour suprême a invalidé tous les dispositifs précédents, jugés contraires au principe d’égalité. Depuis juillet 2023, il n’existe plus de base légale au report de service militaire pour les ultraorthodoxes. La guerre actuelle a accentué la pression : le manque de soldats et l’épuisement des réservistes ont ravivé les appels à un partage plus équitable du fardeau.
Une question de survie politique
La loi constitue aujourd’hui la menace la plus sérieuse pour la survie du gouvernement Netanyahu.
Les partis ultraorthodoxes ont quitté la coalition cet été, faute d’avancée sur ce dossier, et Shas a annoncé récemment son retrait de tous les postes parlementaires. Netanyahu espère qu’avec une communication maîtrisée et un certain délai avant les élections, l’opinion publique finira par assouplir sa posture.