À New York, la victoire de Zohran Mamdani, fils d’immigrés ougando-indiens et militant ouvertement pro-palestinien, suscite une ferveur inédite dans la communauté musulmane. Dans plusieurs quartiers du Queens et de Brooklyn, les soutiens du nouveau maire ont célébré la nuit électorale en scandant « Allah Akbar ! » — symbole d’une fierté retrouvée et d’un sentiment de reconnaissance politique.
Selon un reportage du média britannique 5 Pillars repris par le MEMRI (Middle East Media Research Institute), la mobilisation musulmane pour Mamdani a pris la forme d’un vaste mouvement communautaire. Lors d’un rassemblement organisé le 1er novembre, Abdullah Akl, directeur du centre MAS Staten Island, avait affirmé : « Plus Zohran monte dans les sondages, plus l’islamophobie augmente. »
Une militante, citée également par MEMRI, insistait : « Être anti-sioniste n’est pas être antisémite. Beaucoup de gens ne comprennent pas la différence. » D’autres intervenants ont appelé les musulmans à transformer leur nombre en puissance électorale : « Si 75 % d’entre nous votaient, tout le monde serait à nos pieds », a déclaré Juhaib Choudhury, co-fondateur du Muslim Community Forum.
D’après les estimations de l’Associated Press, environ 90 % des électeurs musulmans ont voté pour Mamdani. Ce chiffre illustre une mobilisation sans précédent d’un électorat longtemps marginalisé dans la vie politique new-yorkaise.
Pour beaucoup, cette victoire a valeur de symbole. Farhana Islam, militante du mouvement Muslims for Progress, y voit « la fin d’une ère d’invisibilité » : « Pour la première fois, un musulman peut gouverner la plus grande ville d’Amérique sans avoir à s’excuser de sa foi. »
Mais la fierté s’accompagne d’inquiétudes. Reuters et le Time Magazine relèvent une recrudescence de propos islamophobes sur les réseaux depuis l’annonce des résultats. Parallèlement, des associations juives dénoncent un climat de défiance nourri par certains slogans pro-palestiniens entendus pendant la campagne.
Mamdani, conscient du clivage, a tenté d’apaiser les tensions dans son discours de victoire : « Je serai le maire de tous les New-Yorkais, quelle que soit leur origine ou leur foi. »
Reste à savoir si, derrière la joie communautaire et le symbole identitaire, la promesse d’unité résistera à la réalité d’une ville plus divisée que jamais.