Selon le Washington Post, le Président iranien Massoud Pezeshkian a lancé un avertissement alarmant : la capitale Téhéran fait face à la plus grave crise de l'eau et de l'énergie de son histoire. "Si nous n'avons pas de précipitations d'ici fin novembre, nous devrons rationner l'eau. Et si la situation persiste, nous serons contraints d'évacuer Téhéran", a-t-il déclaré.
L'agence Associated Press rapporte que le Président a qualifié la situation de "critique au plus haut point", précisant que les réservoirs des principaux barrages alimentant Téhéran ont atteint leurs niveaux les plus bas depuis 60 ans. Le vice-ministre de l'Énergie, Mohammad Javanbakht, a révélé que le barrage de Latyan – l'un des plus importants de la ville – n'est rempli qu'à environ 9% de sa capacité.
Téhéran, qui compte environ 9,1 millions d'habitants (14,5 millions pour l'ensemble de la province), traverse sa sixième année consécutive de sécheresse. Le site d'information Iran International indique que le réservoir d'Amir-Kabir ne contient aujourd'hui que 6% de sa capacité normale – un niveau sans précédent.
Selon France 24, pratiquement tous les barrages majeurs censés approvisionner Téhéran en eau se sont vidés depuis 2024, certains enregistrant une baisse de plus de 90%.
La crise affecte également la production d'électricité : l'Iran dépend de l'énergie hydroélectrique et des combustibles fossiles, mais la sécheresse sévère a paralysé de nombreuses centrales, faute d'eau nécessaire au refroidissement des installations.
Selon des experts, cette crise résulte également d'années de politiques inappropriées ayant conduit à l'implantation d'industries gourmandes en eau au cœur de zones désertiques.
Par ailleurs, 80% des ressources en eau du pays sont consacrées à l'agriculture, largement pratiquée selon des techniques obsolètes. Dès le mois d'août, le ministère iranien de l'Agriculture avait averti que ces méthodes épuisent les nappes phréatiques et aggravent la crise énergétique.
Les répercussions climatiques se font déjà sentir sur le terrain : des tempêtes de poussière frappent régulièrement Téhéran et ses environs. Le lac d'Ourmia, dans le nord-ouest du pays – jadis l'un des plus vastes au monde – s'est presque entièrement asséché, laissant place à un immense désert de sel qui menace les villes environnantes.
Le ministre iranien de l'Énergie a annoncé que, face à la gravité de la crise hydrique, l'approvisionnement en eau sera interrompu pendant les heures nocturnes, principalement dans la capitale.
Le ministre a également prévenu d'une baisse significative de la pression de l'eau et recommandé aux citoyens d'installer des réservoirs et des pompes pour faire face aux interruptions d'approvisionnement.