Moyen-Orient

Le président syrien est arrivé à Washington pour une visite historique

La normalisation des relations entre Jérusalem et Damas est au programme des discussions

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9 novembre 2025

ParJohanna Afriat

Le président syrien est arrivé à Washington pour une visite historique
Ahmed al Chaara Photo : Wikimedia commons

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Le président syrien Ahmed al-Charaa est arrivé ce dimanche à Washington pour une visite diplomatique sans précédent avec le président américain Donald Trump. Cette entrevue, prévue lundi à la Maison-Blanche, doit aborder trois sujets centraux : la levée des sanctions contre Damas, la reconstruction du pays et une possible ouverture vers la normalisation des relations avec Israël.

Il s’agit de la première visite d’un chef d’État syrien à la Maison-Blanche depuis 1946. Ce déplacement symbolise un tournant majeur dans les relations américano-syriennes, après plus d’une décennie de guerre civile et d’isolement diplomatique.

La rencontre devrait principalement porter sur la levée progressive des sanctions économiques américaines, toujours en vigueur malgré la récente décision du Conseil de sécurité de l’ONU d’abroger certaines mesures ciblant le président al-Charaa et plusieurs membres de son gouvernement, dont le ministre de l’Intérieur Anas Khattab. Washington maintient toutefois ses restrictions les plus sévères, invoquant « des violations graves des droits des minorités » commises ces derniers mois par le régime syrien.

La Syrie, dont l’économie est exsangue, cherche à attirer des investissements étrangers pour relancer ses secteurs stratégiques — notamment le pétrole, le gaz et les ressources minières. Mais les grandes compagnies internationales, comme Chevron ou Shell, hésitent encore à reprendre leurs activités en raison de l’incertitude politique et juridique entourant le pays.

Au-delà des enjeux économiques, cette visite vise aussi à repositionner la Syrie sur l’échiquier régional. Selon plusieurs analystes, Washington et Damas partageraient un intérêt commun : réduire l’influence de l’Iran et de Daech sur le territoire syrien. Les États-Unis souhaitent consolider un « cordon de sécurité » empêchant la République islamique de renforcer son emprise au Levant. Pour montrer sa bonne volonté, la Syrie a d'ailleurs mené une vaste opération de représailles contre l'Etat islamique sur son territoire samedi, menant à des dizaines d'arrestations et la saisie de nombreuses armes.

Des sources proches de l’administration Trump indiquent qu’un volet plus sensible pourrait s’inviter à la table des discussions : la normalisation des relations entre la Syrie et Israël. En contrepartie d’un allègement des sanctions et d’une aide à la reconstruction, Damas pourrait être encouragée à faire des gestes symboliques en direction de l’État hébreu — une évolution impensable il y a encore quelques années.

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