Israël

Qui était Hadar Goldin ?

Le lieutenant Hadar Goldin, tombé au combat et capturé pendant l’opération « Bordure protectrice » lors d’une trêve violée par le Hamas, est enfin rentré en Israël, son retour met fin à onze années d’attente et de lutte acharnée pour ses parents, Simha et Leah Goldin.

3 minutes
9 novembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Qui était Hadar Goldin ?
Autorisation de la famille

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Né en 1991, Hadar était le plus jeune d’une fratrie de six enfants, avec son frère jumeau, Tzur. Son père, le professeur Simha Goldin, enseigne l’histoire à l’université de Tel-Aviv ; sa mère, la docteure Leah Goldin, est informaticienne. Tous deux décrivent un fils chaleureux, charismatique, doué pour le dessin et la peinture. Commandant de peloton dans la brigade Givati, Hadar s’était illustré par sa proximité avec ses hommes et son sens des responsabilités. Artiste accompli, il avait conçu plusieurs œuvres graphiques exposées plus tard en Israël et à l’étranger.

Le 1er août 2014, une trêve avait été annoncée par les États-Unis et l’ONU pour permettre à Tsahal de poursuivre la destruction des tunnels du Hamas. Quelques heures à peine après son entrée en vigueur, alors qu’Hadar et son unité opéraient dans la ville de Rafah, des terroristes surgissaient d’un tunnel, tuaient deux soldats et emmenaient Hadar vivant sous terre. D’abord considéré comme porté disparu, il fut rapidement déclaré mort par l’armée. La Rabbinat militaire estima les preuves suffisantes pour organiser des funérailles, bien que son corps fût retenu à Gaza. Des restes partiels -notamment des taches de sang sur un tee-shirt retrouvés par des soldats- furent inhumés à Kfar Saba, lors d’une cérémonie suivie par des milliers d’Israéliens. Sa fiancée, Edna Sarusi, qu’il devait épouser quelques mois plus tard, prononça un discours bouleversant.

Dès la fin de la guerre, les Goldin ont lancé une campagne mondiale pour récupérer le corps de leur fils. Ils ont créé la Fondation Hadar Goldin, destinée à « soutenir tous les efforts visant à ramener Hadar des mains du Hamas ». Leurs démarches les ont conduits jusqu’aux Nations unies, où les œuvres d’Hadar ont été exposées pour rappeler son histoire et dénoncer les violations du droit humanitaire par le Hamas.

L’attaque du 7 octobre 2023 a replacé la question des otages au centre du débat national. Leah Goldin a alors reproché au gouvernement israélien de ne pas avoir compté son fils parmi les otages toujours détenus à Gaza. Tout au long de la guerre, plusieurs accords d’échange ont permis le retour de dizaines d’otages, mais jamais celui d’Hadar, malgré une forte mobilisation publique et politique. En septembre 2025, lors de la signature de l’accord de paix négocié par Donald Trump entre Israël et le Hamas, son nom figurait enfin parmi ceux des derniers prisonniers à restituer.

Ce jour, 9 novembre 2025, plus de onze ans après sa mort, le Hamas a remis à Israël un cercueil qu’il affirmait contenir les restes du lieutenant Goldin. Les analyses menées par l’armée ont confirmé l’identification. Son cercueil, recouvert du drapeau bleu et blanc, a traversé la frontière sous escorte militaire avant d’être accueilli par sa famille et d’anciens frères d’armes et Hadar, bouclant l’un des chapitres les plus douloureux de la guerre de 2014.

Le cercueil d'Hadar Goldin za"l, Tsahal

Depuis onze ans, Hadar Goldin incarne en Israël la promesse de ne jamais abandonner un soldat, vivant ou mort. Sa mère, devenue une figure du combat humanitaire, résume son engagement en une phrase : « Rendre un soldat à sa famille, c’est rendre à un pays son honneur. »

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