Israël

Israël : des policiers accompagnent un survivant de la Shoah sans famille vers sa dernière demeure

Lorsque des policiers du commissariat Tel-Aviv Nord ont découvert le corps sans vie d’Igo Margolis, survivant de la Shoah âgé de 85 ans, ils ont compris qu’il n’avait aucun proche et ont alors décidé de devenir, pour un dernier instant, sa famille.

2 minutes
25 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Israël : des policiers accompagnent un survivant de la Shoah sans famille vers sa dernière demeure
Crédit : Police israélienne

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Des policiers de la région du Yarkon avaient été appelés dans un appartement d’un quartier huppé du nord de Tel-Aviv, après que des voisins ont signalé une odeur suspecte. Igo Margolis y a été retrouvé allongé sur son lit, sans vie. Son corps a été transféré à l’institut médico-légal, où il est resté plusieurs semaines, sans que personne ne vienne le réclamer.

L’enquête a révélé une vie marquée par la solitude. Né en Pologne, Margolis avait immigré en Israël à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec sa mère. Son père avait été assassiné pendant la Shoah. Sa mère s’était remariée en Israël, mais aucun autre enfant n’était né. À la mort de ses parents, Igo était resté seul, sans descendance ni famille élargie.

La commandante Shai Avro, cheffe du bureau des enquêtes, a tenté l’impossible : recherches via Interpol auprès des autorités polonaises, démarches auprès de Yad Vashem, sans succès : « Igo m’a profondément touchée, imaginer qu’il ait vécu seul, dans une grande ville, et qu’il reste seul même après sa mort… c’était insupportable. »

Faute de proches, Margolis devait être enterré dans une sépulture collective, comme c’est souvent le cas pour les personnes sans famille. Une perspective inacceptable pour le commandant Eli Menashe, chef d’une unité de réserve et bénévole du projet « Nétser Aharon » qui a réussi à lui obtenir une tombe individuelle au cimetière de Yarkon : « Nous avons décidé que ce seraient les policiers qui deviendraient sa famille. Igo méritait une sépulture digne, un Kaddish, une présence humaine ».

Hier, les policiers du commissariat se sont rendus ensemble au cimetière et ont accompagné le cercueil, récité le Kaddish et prononcé un éloge funèbre : « Si, dans sa vie, il n’y avait personne autour de lui, alors au moins dans sa mort, il ne serait pas seul », Il a également promis que la police assurerait la pose de la pierre tombale et que des policiers viendraient chaque année se recueillir sur sa tombe.

Dans son hommage, il a conclu : « Nous accompagnons aujourd’hui Igo Margolis, fils d’Eda, un homme seul mais pas abandonné. Il a vécu discrètement, loin des regards. Aujourd’hui, nous sommes ici pour dire à voix haute : Igo, tu n’es pas oublié. »

Tags