A sa prise de fonction en tant que chef d'état-major en mars 2025, le général Eyal Zamir a mandaté le général Samy Turgeman pour faire un audit des enquêtes menées jusqu'alors par Tsahal sur les événements du 7 octobre. Il planait alors un soupçon de négligence voire de volonté de blanchir l'armée dans sa responsabilité.

Selon des informations révélées par Doron Kadoch, le correspondant militaire de Galei Tsahal, le rapport du général Turgeman rejette ces soupçons.

Néanmoins, la commission a classé plusieurs enquêtes comme "rouges" - celles dans lesquelles l'approfondissement n'a pas été suffisant, qui n'étaient pas assez qualitatives ou complètes. La commission a notamment pointé les enquêtes suivantes :

1. L'enquête sur "La stratégie et les conceptions" a été qualifiée par la commission Turgeman d'enquête lacunaire, car elle n'a pas examiné une série de questions stratégiques importantes concernant la bande de Gaza. Une partie des lacunes découle des directives données à l'équipe d'enquête par l'ancien chef d'état-major, Herzi Halevi : "Enquêtez uniquement sur Tsahal lui-même en interne. Ne dites pas un mot sur l'échelon politique". Cette directive, qui visait à faire preuve de prudence a conduit à ce que l'enquête sur la stratégie et les conceptions de Tsahal face à la bande de Gaza soit classée "rouge" et présente de nombreuses lacunes.

2. L'enquête sur le Commandement Sud - La commission note de manière critique le fait que l'enquête sur le Commandement Sud ne s'est presque pas intéressé à la période précédant le 7 octobre. L'enquête ne remonte que de quelques mois en arrière et ne traite que du mandat du général Yaron Finkelman, qui n'occupait le poste que depuis environ 3 mois avant le déclenchement de la guerre. Le Commandement Sud n'a absolument pas enquêté sur la période de son prédécesseur - le général Eliezer Toledano - qui a occupé le poste de commandant du Commandement Sud pendant plus de 3 ans, ni sur les périodes antérieures des généraux Herzi Halevi, Eyal Zamir et Sami Turgeman. Il s'agit d'une question très substantielle pour les enquêtes sur la défaillance : les plans opérationnels élaborés au fil des années, les conceptions de défense du commandement, les ressources investies par le commandement dans le secteur de Gaza et une multitude d'autres questions critiques. Finkelman a expliqué cette décision controversée lors d'entretiens privés, déclarant qu'il ne se sentait pas à l'aise d'enquêter sur son prédécesseur ce que le chef d'état-major Halevi a accepté.

3. La commission présidée par le général Turgeman pointe également des enquêtes qui n'ont pas du tout été menées - des unités sur lesquelles aucune investigation n'a été menée ni aucun examen de leur part dans la défaillance qui a conduit au 7 octobre.