Moyen-Orient

Égypte 2026 : un scrutin qui pourrait redéfinir ses liens avec Israël ?

À l’approche des élections présidentielles en Égypte, prévues pour début 2026, le climat politique se tend. Tandis que le régime de Sissi se prépare à renouveler sa légitimité, Israël observe avec prudence les signaux venus du Caire, inquiet d’un possible durcissement du ton envers l’État hébreu.

2 minutes
10 novembre 2025

ParDelphine Miller

Égypte 2026 : un scrutin qui pourrait redéfinir ses liens avec Israël ?
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Les élections à venir ne devraient pas bouleverser la continuité du pouvoir : Abdel Fattah al-Sissi reste l’homme fort de l’Égypte, soutenu par l’armée et un Parlement largement acquis à sa cause. Le scrutin, organisé au suffrage universel direct, permettra aux citoyens de voter, mais dans un cadre politique très verrouillé où l’opposition reste marginalisée. Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, Sissi a consolidé son autorité à travers des élections formellement démocratiques, mais sans réelle alternance.

L’enjeu dépasse cependant la seule reconduction d’un président : il concerne la place de l’Égypte dans l’équilibre régional, alors que la guerre à Gaza, la tension au Sinaï et la situation humanitaire dans la bande frontalière de Rafah dominent les débats.

Depuis plusieurs mois, la rhétorique officielle égyptienne s’est durcie. Les médias proches du pouvoir dénoncent une « crise humanitaire provoquée par Israël », et certains candidats populistes exploitent la cause palestinienne pour rallier les électeurs. Cette surenchère verbale, classique en période électorale, pourrait pousser Le Caire à afficher une ligne plus ferme à court terme, sans remettre en cause la coopération stratégique avec Jérusalem.

Car au-delà des discours, les intérêts communs demeurent profonds : coordination militaire contre les groupes armés du Sinaï, échanges gaziers, et rôle central du Caire dans les négociations avec le Hamas. Même un Parlement plus nationaliste ne modifierait sans doute pas cette architecture, tant elle sert les deux parties.

Pour Israël, l’enjeu est donc de maintenir ce partenariat pragmatique tout en restant attentif à l’évolution de la rue égyptienne, traditionnellement pro-palestinienne. Si la stabilité du régime de Sissi semble assurée, le ton du prochain mandat pourrait simplement varier selon les besoins intérieurs du pouvoir égyptien — plus politique que stratégique.

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