La société NSO a annoncé lundi la nomination de David Friedman, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, au poste de président du groupe. Selon l'entreprise, Friedman « contribuera à conduire NSO vers une ère nouvelle et prospère ». NSO est une entreprise israélienne de sécurité informatique fondée par trois anciens de l'unité 8200 et qui fournit des logiciels espions.
Cette nomination revêt une importance stratégique, car l'entreprise est interdite d'opérer aux États-Unis depuis que le département américain du Commerce l'a inscrite sur liste noire en novembre 2021 en raison d'activités qui, selon l'administration Biden, « vont à l'encontre de la politique étrangère et des intérêts de sécurité nationale des États-Unis ».
Les liens étroits de Friedman avec l'administration Trump pourraient jouer un rôle crucial dans la modification de cette politique qui entrave les activités de l'entreprise sur le marché mondial.
Dans un entretien accordé au quotidien Israel Hayom à l'occasion de sa prise de fonction, Friedman a qualifié de « politique » la décision de l'administration Biden de « punir NSO ». « Elle a été prise par des personnes de l'administration Biden qui ne sont pas des soutiens particulièrement fervents d'Israël. Il est clair qu'aujourd'hui nous sommes dans un monde très différent. Nous avons le président le plus favorable à Israël de l'histoire des États-Unis. »
En 2021, l'administration Biden avait déterminé que NSO agissait « en opposition à la politique étrangère et aux intérêts de sécurité nationale des États-Unis ». Le président Joe Biden avait alors interdit à NSO d'acquérir certaines technologies américaines. En 2023, Biden a signé un décret visant l'utilisation de logiciels espions commerciaux de l'entreprise.
Une enquête d'Israel Hayom avait révélé à l'époque que les mesures américaines, apparemment délibérées, avaient démantelé l'industrie israélienne de la cyberattaque offensive dont NSO était le fer de lance.
Friedman reconnaît dans l'interview que l'entreprise qu'il va diriger a été affectée.
Interrogé sur son intention de retirer NSO de la « liste noire », Friedman a répondu : « J'ai plusieurs objectifs dès le début de mon mandat. L'un est de développer l'entreprise de manière générale. Et le second, de restaurer et promouvoir sa crédibilité auprès des clients et sur le marché mondial. J'espère que les gens comprendront que tous les objectifs de NSO sont de faire le bien, d'arrêter le crime et de prévenir les attaques terroristes. C'est la raison d'être de l'entreprise. Je vais donc essayer.»
Friedman a également réfuté les accusations selon lesquelles NSO aurait violé le droit international. Il a expliqué que « NSO accorde aux États des licences pour utiliser sa technologie. Elle reçoit des garanties de ces États que la technologie sera utilisée uniquement à des fins appropriées pour lutter contre la criminalité et le terrorisme. Il y a de nombreuses années, il y a eu des cas où des allégations ont été formulées selon lesquelles la technologie aurait été utilisée à des fins inappropriées, comme l'espionnage de journalistes ou d'opposants politiques. NSO n'a jamais autorisé ni accepté cela. Le contrat l'interdisait et elle a pris les mesures appropriées pour l'empêcher. Ce n'est donc pas la technologie qui a causé ces incidents, mais l'utilisation inappropriée par les clients. Aujourd'hui, nous disposons d'outils, de protocoles et de procédures très solides pour garantir que cela ne se reproduira pas à l'avenir. Mais même dans le passé, c'est comme un fabricant qui fournit des armes à un État. Il ne tire pas le coup de feu ni n'actionne la bombe. Ces choses arrivent, et j'espère qu'elles ne se reproduiront plus. Mais les critiques contre NSO, même à l'époque, étaient injustes. »