Ella Wawiya a grandi à Kalanswa, ville arabe du centre d’Israël. À 22 ans, elle choisit d’effectuer un service national à l’hôpital Meïr de Kfar Saba. Deux ans plus tard, elle prend une décision bien plus audacieuse : s’enrôler dans Tsahal. Après sa formation de base, elle est affectée au département de communication arabe du porte-parolat de Tsahal, sous la direction d’Avichay Adraee. Wawiya a caché son engagement militaire à sa famille, qui ne l’a découvert qu’ultérieurement.
Deux ans après son enrôlement, elle suit le cours des officiers, au terme duquel elle reçoit la distinction du président pour excellence. De retour à l’unité arabe du porte-parolat, elle est promue adjointe au chef du département. En 2018, elle a reçu le prix du chef du Commandement d’état-major, alors dirigé par Aharon Haliva.
Au sein de Tsahal, Ella Wawiya est considérée comme l’une des officières les plus respectées de l’unité de communication. Elle a compris très tôt que son influence passait par les réseaux sociaux, où elle s’adresse directement au public arabe.
C’est dans cet esprit qu’en 2019, elle créé le personnage de « Capitaine Ella », un nom désormais associé à sa présence en ligne. Elle y publie des vidéos en hébreu et en arabe, largement diffusées dans tout le monde arabe. À travers elles, elle cherche à présenter la perspective israélienne : dénoncer le Hamas comme ennemi des Palestiniens, ou encore accuser le régime iranien des ayatollahs de la misère de son peuple.
Le colonel Avichay Adraee, qui quitte Tsahal après 20 ans de service, laisse un poste très exposé et stratégique. Si sa nomination est confirmée, Ella Wawiya deviendra la première femme musulmane à occuper la fonction de porte-parole de Tsahal en arabe — symbole fort dans la communication de l’armée israélienne vers le monde arabe. Si Tsahal décide de la nommer, sa trajectoire hors du commun pourrait en faire une ambassadrice de premier plan du discours israélien dans le monde arabe.