Dans le cadre de sa visite diplomatique historique aux États-Unis, le président syrien Ahmad al-Charaa a rencontré mardi le rabbin Yossef Hamra, figure éminente de la communauté juive syrienne. Cette entrevue, considérée comme hautement symbolique, s'est déroulée dans un climat de respect mutuel.
Selon des sources proches des deux délégations, le rabbin Hamra aurait adressé une "bénédiction abrahamique" au dirigeant syrien et exprimé ses vœux pour l'avenir de la Syrie. Originaire d'une famille issue de l'ancienne population juive de Syrie, le religieux a déclaré à al-Charaa que "Hashem veille sur lui", manifestant l'espoir d'un renouveau et d'une ère de paix pour le pays.
Le rabbin Hamra est reconnu depuis des décennies pour son engagement en faveur de la préservation du patrimoine juif syrien. Il milite notamment pour la sauvegarde des synagogues et cimetières historiques de Damas et d'Alep, et défend les droits des Juifs originaires du Levant.
Pour plusieurs analystes, cette rencontre pourrait signaler une inflexion symbolique dans la politique syrienne. Elle traduirait une volonté d'ouverture culturelle et religieuse de la part du régime de Damas, voire un geste vers une réconciliation mémorielle avec une communauté qui a largement quitté le pays au cours du XXe siècle.
Cette entrevue pourrait également avoir des répercussions concrètes en renforçant les liens entre Damas et la diaspora juive syrienne, dispersée principalement entre Israël, les États-Unis et l'Amérique latine. Les descendants de cette communauté historique maintiennent souvent un attachement profond à leur pays d'origine, malgré des décennies d'exil.
La visite du président syrien à Washington constitue en elle-même un événement diplomatique majeur, marquant potentiellem.ent un tournant dans les relations entre la Syrie, l'Occident et Israël.