La présidence algérienne a annoncé ce mercredi avoir accepté de gracier l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis novembre 2024 en Algérie. L’auteur, âgé d’environ 80 ans, avait été condamné en mars 2025 à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale », une peine confirmée en appel en juillet.
Le communiqué officiel précise que le président Abdelmadjid Tebboune « a répondu favorablement » à une demande de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, concernant l’octroi de cette grâce. « Le président a réagi à cette demande, qui a retenu son attention en raison de sa nature et de ses motifs humanitaires », indique le texte, sans préciser toutefois si la libération de Sansal est déjà effective.
Frank-Walter Steinmeier avait appelé lundi 10 novembre à un « geste humanitaire », suggérant que l’écrivain puisse être transféré en Allemagne pour « bénéficier de soins médicaux, compte tenu de son âge avancé et de son état de santé fragile ». Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a réagi à l’annonce en exprimant son « soulagement » et en saluant « une méthode faite de respect et de calme ».
Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, Boualem Sansal avait notamment été condamné pour avoir déclaré que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires historiquement rattachés au Maroc. Cette affaire survient dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes entre la France et l’Algérie, marquées par des expulsions réciproques de fonctionnaires, le rappel des ambassadeurs et des restrictions sur les visas diplomatiques. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné début novembre que Paris menait un « dialogue exigeant » avec Alger pour obtenir la libération de l’écrivain.
Boualem Sansal s’est également souvent fait remarquer pour ses prises de position en faveur d’Israël. L’écrivain a évoqué à plusieurs reprises son admiration pour le pays et son développement rapide, affirmant qu’il revenait de ses visites « avec beaucoup de bonheur » et saluant les avancées israéliennes dans de nombreux domaines, « à l’avant-garde au niveau international ».
Il a également souligné plusieurs fois le contraste avec certains pays arabes, évoquant le soutien d’Israël à des intellectuels menacés et la sécurité qu’il leur offre.