L’affaire aurait pu se solder par une exécution. Mais après des années de démarches discrètes, un accord exceptionnel conclu au Kurdistan irakien a permis d’éviter la pendaison de Binyamin Hassin, un Juif originaire de la région. Condamné à mort en 2020 après une altercation violente avec un chauffeur de taxi qui l’avait menacé de le livrer à Daech en l’entendant parler hébreu, Hassin était détenu depuis près d’une décennie dans des conditions difficiles.
Depuis quatre ans, sa famille et plusieurs militants engagés dans la libération de prisonniers tentaient de convaincre la justice locale de revenir sur la sentence. La clé est finalement venue d’un accord de réconciliation conclu avec la famille du chauffeur décédé. Cet arrangement, reconnu par les autorités kurdes, incluait le versement d’une compensation d’environ 250 000 dollars en échange de la renonciation de la famille à l’exécution.
Pour finaliser l’accord, le dayan hassidique rav ‘Haïm David Yossef Weiss — figure connue dans le monde du « rachat de captifs » — s’est rendu lui-même au Kurdistan, accompagné de l’activiste new-yorkais Gershon Zvi West. Ils ont rencontré Hassin en prison, participé à la cérémonie de signature et transmis l’accord directement au juge en charge du dossier.
Quelques jours plus tard, la justice kurde annonçait l’annulation officielle de la peine de mort et sa commutation en peine de prison. Une avancée majeure qui pourrait permettre à Binyamin Hassin de retrouver bientôt la liberté et, espèrent ses proches, de revenir en Israel après des années d’angoisse et d’incertitude.