Depuis plus de 400 jours en uniforme — entre Gaza, le Liban, le froid, la chaleur, le manque de sommeil et les combats — ce réserviste de Tsahal n’avait jamais imaginé vivre une journée aussi éprouvante moralement. Dans une lettre poignante adressée à son commandant de bataillon, le soldat dénonce ce qu’il décrit comme une mission “immorale” : escorter et sécuriser les convois d’aide humanitaire destinés à la bande de Gaza.
“Après tout ce que nous avons traversé, se retrouver à faire entrer de la nourriture et des fournitures à l’ennemi qui nous combat… c’était l’un des jours les plus difficiles de cette guerre”, écrit-il.
Il confie ne pas réussir à se remettre du sentiment de contradiction profonde entre son engagement au front et la mission qui lui a été confiée.
Le réserviste insiste sur le fossé entre le vécu des combattants et les décisions politiques : “Nous n’avons pas laissé derrière nous nos épouses, nos enfants, nos emplois et toute notre vie pour aller livrer de l’aide à l’ennemi.” Pour lui, envoyer des soldats sécuriser l’aide alors que le Hamas continue d’utiliser ces ressources et de menacer les forces israéliennes relève d’un choix dangereux : “C’est une décision immorale de risquer nos vies pour faire entrer de la nourriture qui alimente le Hamas.”

Le soldat appelle à une réévaluation immédiate de la politique d’acheminement de l’aide, alertant sur ses implications opérationnelles mais aussi morales.
“Quand on entend ‘aide humanitaire’ depuis la maison, on comprend déjà que c’est problématique. Mais quand on le voit de nos propres yeux, on ne peut plus détourner le regard.”
Cette prise de position intervient alors que le débat sur l’aide à Gaza s’intensifie en Israël, entre impératifs humanitaires et préoccupations sécuritaires, d’autant que plusieurs incidents récents ont mis en lumière les tentatives du Hamas de détourner ces cargaisons.