Selon la décision prise en conseil des ministres, "la commission disposera de pleins pouvoirs d'investigation, et sa composition visera à obtenir le consensus public le plus large possible". En d'autres termes, le gouvernement veut une commission paritaire qui recueillerait l'assentiment des différentes nuances politiques de la société israélienne afin de garantir la neutralité de ses conclusions.
D'après la résolution, le Premier ministre Binyamin Netanyahou constituera un comité ministériel qui soumettra au gouvernement, dans un délai de 45 jours, une recommandation sur le mandat de la commission d'enquête, son objet et les périodes qu'elle examinera. Initialement, il était prévu que le gouvernement informe la Cour suprême sous 60 jours, mais à la demande du ministre Shlomo Karhi, cette clause a été supprimée – même si en pratique le gouvernement devrait tout de même informer la Cour. Concernant la composition de la commission, différentes propositions ont été avancées sans qu'un accord ne soit trouvé.
Selon les estimations, la coalition tentera finalement de faire adopter à la Knesset une loi créant une commission d'enquête d'État spéciale. Karhi a déclaré lors du débat qu'il fallait laisser la Knesset se débattre avec cette question. Des ministres ont répondu que l'opposition serait contre, ce à quoi Netanyahou a rétorqué : "Qu'elle s'oppose alors. Nous parlons d'un large consensus public. Même dans la législation, il peut y avoir un système paritaire par défaut si nous ne progressons pas."
Comme attendu, les chefs des partis de l'opposition rejettent totalement l'idée d'une telle commission qui serait différente d'une commission étatique présidée par le président de la Cour suprême qui en nommerait les membres.
Le chef de l'opposition Yaïr Lapid a vivement critiqué la décision, affirmant que "le gouvernement fait tout pour fuir la vérité et échapper à ses responsabilités".
Selon lui, "il existe un large consensus public en faveur d'une commission d'enquête étatique. C'est ce dont le pays a besoin, c'est ce que le public réclame et c'est ce qui se fera. Leur refus d'enquêter sur leurs échecs met en danger la sécurité de l'État, constitue un affront et une fuite des responsabilités face aux soldats et aux familles qui ont tant sacrifié depuis le 7 octobre."
Yaïr Golan a tweeté: ''Un suspect ne nomme pas ses enquêteurs. Une commission d'enquête étatique enquêtera sur le 7 octobre. J'en fais la promesse''.
Gadi Eizenkott, ancien chef d'état-major et chef du parti Yashar!, a, lui, estimé: ''C'est la commission du blanchiment et des combines. Il est inconcevable que les responsables de l'échec soient ceux qui fixent la composition et le mandat de la commission''.