Quelques heures après sa visite au Kotel, où il a été chaleureusement accueilli, Eric Adams s’est exprimé à Tel-Aviv avec franchise: « Si j’étais un Juif new-yorkais, je serais inquiet pour mes enfants », a lancé le maire sortant de New York, décrivant un climat où l’antisémitisme est devenu « tendance » et « socialement acceptable », y compris dans une ville longtemps perçue comme un refuge.
Adams s’alarme de la victoire de Zohran Mamdani, qu’il accuse de normaliser des positions extrêmes : refus de condamner le slogan « globalize the intifada », volonté de désinvestir d’Israël, remise en question de la définition de l’IHRA et des dispositifs municipaux luttant contre la haine antijuive. Selon lui, « l’anormal est devenu normal », alimenté par une génération « élevée sur des mensonges » diffusés sur les réseaux sociaux.
Le maire sortant estime également qu’Israël a perdu la bataille du récit après le 7 octobre 2023 : « L’histoire n’a jamais été racontée de manière humaine au public américain. Le vide a été rempli par les images de Gaza, devenues le symbole unique de la guerre », dit-il, jugeant que ce basculement a facilité la progression de figures hostiles à Israël.
Malgré ce constat alarmant, Adams ne conseille pas l’exil. « Vous devez rester, tenir votre place — mais être vigilants. Dire que tout va bien serait une erreur », insiste-t-il, se posant à la fois comme élu et comme allié de la communauté juive : « Je ne suis pas seulement votre maire, je suis votre frère. »
Plus tôt dans la journée, Eric Adams avait été officiellement accueilli à la Knesset. Le président du Parlement, Amir Ohana, l’a salué comme « un véritable ami d’Israël et du peuple juif ». Depuis la tribune, il a rappelé les mots marquants prononcés par Adams après le 7 octobre — « We are not alright » — qu’il a qualifiés de « clarté morale rare ». Ohana a remercié le maire pour son engagement contre l’antisémitisme et a conclu : « Grâce à des dirigeants comme vous, nous nous en sortirons. Bienvenue à Jérusalem, bienvenue à la Knesset. »