La police a décidé de renforcer la protection de plusieurs députés orthodoxes, suite à l'intensification des frictions liées au débat sur le service militaire obligatoire. David Filo, responsable des opérations policières, a placé Yoav Ben-Tzur du parti Shas, ainsi que Yaakov Asher et Moshe Gafni du mouvement Judaïsme unifié de la Torah, sous un protocole de sécurité de catégorie 4.
Cette mesure survient alors que le projet de loi concernant l'enrôlement des juifs orthodoxes provoque de fortes réactions au sein d'une fraction de la population haredi.
Sur l'échelle de risque employée par les forces de l'ordre israéliennes, qui comporte six degrés, le quatrième niveau signale une situation préoccupante sans toutefois indiquer un péril vital immédiat pour les personnes concernées.
Concrètement, ces trois parlementaires profitent désormais d'un traitement sécuritaire prioritaire : intervention rapide des patrouilles en cas d'alerte, ligne de communication directe avec le centre de commandement, et évaluation systématique des menaces potentielles préalablement à chacun de leurs déplacements.
Une escalade vers le cinquième échelon imposerait l'installation de systèmes de vidéosurveillance au domicile et dans le voisinage des députés, ainsi que la mise en place de dispositifs d'alerte d'urgence et de protocoles de protection renforcés. Le degré maximal, le sixième, nécessiterait l'assignation permanente d'agents de protection rapprochée par le parlement.
Cette décision sécuritaire fait suite à plusieurs incidents survenus lors de mobilisations récentes. Dimanche en soirée, des dizaines de manifestants de la communauté orthodoxe se sont regroupés devant la résidence de Yaakov Asher à Bnei Brak pour contester le texte législatif. Les forces de police et les gardes-frontières ont dû procéder à la dispersion du rassemblement.
L'épisode le plus alarmant s'est déroulé samedi soir quand Yoav Ben-Tzur a échappé in extremis à une agression collective. Circulant près du quartier de Mea Shearim à Jérusalem, il a vu son véhicule entouré par plusieurs dizaines de personnes. Les protestataires ont frappé la carrosserie, se sont accrochés au véhicule et ont endommagé les fenêtres. Le parlementaire a pu s'en sortir sans blessure grâce à l'action des soldats de la police des frontières.
Jusqu'à dimanche soir, Yoav Ben-Tzur hésitait néanmoins à déposer une plainte officielle. Malgré cette réserve, les autorités indiquent détenir des enregistrements vidéo permettant d'identifier la majorité des participants à ces violences et prévoient de procéder prochainement à leur interpellation.