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Etats-Unis : un néonazi planifiait d'empoisonner des enfants juifs à New York

Il comptait distribuer des bonbons empoisonnés aux enfants d'écoles juives de Brooklyn

3 minutes
18 novembre 2025

ParJohanna Afriat

Etats-Unis : un néonazi planifiait d'empoisonner des enfants juifs à New York
Enfants juifs dans un zoo de New York Illustration iStock

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Un néonazi géorgien surnommé "Commandant Boucher" a plaidé coupable lundi de crimes de haine pour avoir orchestré un complot visant à empoisonner des écoliers juifs de Brooklyn, a annoncé le ministère américain de la Justice.

Michail Chkhikvishvili, 23 ans, a reconnu sa culpabilité pour incitation à des crimes haineux et diffusion d'instructions permettant de fabriquer des bombes et de la ricine, une substance mortelle. Il encourt jusqu'à 40 ans de prison et sera fixé sur sa peine en mars prochain.

Ce ressortissant de Tbilissi, qui utilisait les pseudonymes "Mishka", "Michael" ou encore "Boucher", avait élaboré un plan glaçant : distribuer des bonbons empoisonnés aux enfants d'écoles juives de Brooklyn et perpétrer d'autres attaques contre les minorités.

En novembre 2023, il a détaillé à un agent infiltré du FBI un projet d'attentat de masse prévu pour le réveillon du Nouvel An à New York. Le scénario prévoyait qu'un individu déguisé en Père Noël distribue des friandises empoisonnées aux membres des minorités, ciblant particulièrement les établissements scolaires juifs. "Des enfants juifs morts", avait-il explicitement déclaré, précisant que "les Juifs sont littéralement partout" à Brooklyn.

Chef d'un groupe extrémiste international

Chkhikvishvili dirigeait le Maniac Murder Cult (MKY), une organisation suprémaciste blanche internationale basée en Russie et en Ukraine, comptant des membres aux États-Unis et dans d'autres pays. Ce groupuscule adhère à une idéologie néonazie prônant la violence contre les Juifs et autres minorités.

L'accusé a rédigé et diffusé un manifeste intitulé "Manuel du haineux" dans lequel il affirmait avoir "tué pour la race blanche" et appelait au nettoyage ethnique. Le document encourageait les fusillades dans les écoles, l'utilisation d'enfants kamikazes et des attaques terroristes de masse, particulièrement sur le sol américain.

En juin 2022, Chkhikvishvili s'était rendu à Brooklyn où il logeait chez sa grand-mère. Les enquêteurs ont établi qu'il travaillait dans un centre de réadaptation du quartier et avait été employé par une famille juive orthodoxe pour s'occuper d'un de leurs proches.

Depuis juillet 2022, via des plateformes de messagerie cryptée, il incitait activement d'autres personnes à commettre des actes de violence pour le compte du MKY. Ses communications contenaient des vidéos d'agressions violentes et il cherchait à recruter des individus possédant une expertise en explosifs et armes chimiques ou biologiques. Il a également fourni à l'agent infiltré des manuels détaillés de fabrication de poisons et de gaz toxiques, l'exhortant à filmer ses futurs actes de violence.

Deux attaques meurtrières liées à son groupe

Les activités de Chkhikvishvili ont été reliées à au moins deux attaques mortelles. En janvier, une fusillade dans un lycée du Tennessee a fait une victime avant que l'auteur, 17 ans, ne se suicide. Ce dernier avait retransmis l'attaque en direct et affirmé agir au nom du MKY.

En août 2024, un homme a filmé en direct une agression au couteau visant cinq personnes devant une mosquée en Turquie, arborant des symboles nazis. Son manifeste faisait référence à Chkhikvishvili.

L'accusé a été arrêté l'année dernière à Chișinău, en Moldavie, sur mandat d'Interpol, avant d'être extradé vers les États-Unis pour y être jugé devant le tribunal fédéral du district Est de New York.

Un autre cas dans le Maryland

Parallèlement, le ministère de la Justice a annoncé lundi qu'un habitant du Maryland, Clift Seferlis, 55 ans, a plaidé coupable de 17 chefs d'accusation pour envoi de communications menaçantes et de huit chefs d'obstruction à la liberté de culte.

Entre mars 2024 et juin 2025, il a expédié au moins 40 lettres et deux cartes postales à plus de 25 institutions juives - synagogues, musées, centres communautaires, écoles - situées à Washington, en Pennsylvanie, Virginie, Maryland et Massachusetts. Plusieurs messages contenaient des menaces d'attaques à l'arme blanche, d'incendies criminels ou d'attentats à l'explosif.

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