France

La France rectifie l’Histoire : Dreyfus promu général à titre posthume

Plus d’un siècle après l’« affaire Dreyfus », symbole mondial de l’antisémitisme d’État, la France accorde à Alfred Dreyfus une promotion posthume au grade de général de brigade. Un geste historique qui résonne profondément pour Israël et pour le peuple juif.

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18 novembre 2025

ParDelphine Miller

La France rectifie l’Histoire : Dreyfus promu général à titre posthume
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La République française vient de réparer une injustice vieille de 131 ans. Alfred Dreyfus, capitaine juif faussement accusé de trahison en 1894, a été promu à titre posthume au rang de général de brigade. Le décret, signé lundi par le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Sébastien Lecornu, a été publié aujourd’hui au Journal officiel.

Cette décision intervient après un long processus parlementaire : l’Assemblée nationale avait adopté la mesure en juin, suivie le mois dernier par l’approbation du Sénat. « La nation française promeut à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade », stipule le texte officiel. Une phrase courte, mais porteuse d’un poids historique immense.

L’affaire Dreyfus, qui avait fracturé la France à la fin du XIXe siècle, incarne l’un des épisodes les plus sombres de l’antisémitisme européen moderne. Condamné à tort, humilié, envoyé au bagne, Dreyfus avait été finalement réhabilité grâce à un combat acharné pour la vérité mené par des intellectuels comme Émile Zola. Pour de nombreux Juifs en Europe — notamment Theodor Herzl — cette affaire avait révélé que leur avenir ne pouvait être garanti qu’en terre d’Israël.

La promotion posthume accordée aujourd’hui dépasse donc le cadre symbolique français : elle résonne jusqu’à Jérusalem et dans toute la communauté juive mondiale. Elle rappelle combien l’histoire de l’antisémitisme européen a façonné le destin du peuple juif et renforcé la nécessité d’un État refuge.

En honorant Alfred Dreyfus au plus haut niveau militaire, la France reconnaît son erreur historique et rend justice à un homme qui, malgré l’infamie et la souffrance, n’a jamais renoncé ni à son honneur ni à son identité juive. Une réparation tardive, mais essentielle.

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