«Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté cette nuit -de lundi à mardi- la résolution présentée par les États-Unis prévoyant le déploiement d’une force internationale dans la bande de Gaza. Une décision que le général de réserve Its’hak Gershon — ancien commandant du Front intérieur, ex-commandant du secteur Judée-Samarie pendant la seconde Intifada et adjoint au commandement Nord pendant la guerre du Liban — juge « l’une des plus dangereuses prises contre Israël depuis la création de l’ONU ».
Selon lui, cette résolution constitue un succès politique pour le monde arabe, et un précédent qui restera ouvert sur la scène internationale. Dans un contexte où l’équilibre diplomatique pourrait changer à Washington ou ailleurs, Gershon estime que cette décision pourrait demain devenir une exigence contraignante, poussant Israël vers un retrait et vers l’établissement d’un État palestinien « au cœur même du pays » — une option qu’il qualifie de menace existentielle.
Le général rappelle plusieurs épisodes que, selon lui, devraient suffire à dissiper l’idée qu’un État palestinien réglerait le conflit : en 2000, malgré les propositions d’Ehoud Barak incluant concessions sur Jérusalem et la vallée du Jourdain, a éclaté la seconde Intifada — « une guerre planifiée par l’Autorité palestinienne, qui a coûté la vie à 1 300 civils israéliens »; . Depuis Oslo, la zone sous administration palestinienne « n’a produit ni État ni paix », mais « une industrie du terrorisme sophistiquée »; Le 7 octobre 2023, l’attaque du Hamas — « soutenu par une large part du public palestinien » — a visé des localités israéliennes à l’intérieur des frontières souveraines d’Israël; Malgré les transferts massifs de territoires depuis les années 1990 -zones A et B, retrait de Gaza-, Israël n’a « jamais obtenu en retour davantage de sécurité, mais davantage de terrorisme, de roquettes et de morts ».
Gershon souligne également que les tentatives historiques de partition du territoire remontent bien avant 1948, et que si David Ben Gourion ou Yitzhak Rabin ont envisagé ce scénario dans l’espoir d’un accord, « le côté palestinien rêvait d’autre chose : non pas d’un État à côté d’Israël, mais à la place d’Israël ». Une idée que le général estime toujours dominante.
Pour lui, l’acharnement du camp occidental à promouvoir une solution qui « a déjà prouvé qu’elle costait des vies israéliennes » reste difficile à comprendre, alors que le monde arabe poursuit un objectif cohérent : affaiblir Israël sur le plan stratégique.
Le général Gershon rappelle qu’aucun pays ne peut déléguer sa sécurité. Dans un espace aussi étroit que la Cisjordanie, où « un missile antiaérien tiré depuis n’importe quelle maison pourrait atteindre les avions décollant de Ben Gourion », Israël n’a, selon lui, « aucun droit à l’erreur ». Il insiste sur la centralité absolue de la vallée du Jourdain, qualifiée par Yitzhak Rabin en 1995 de « barrière de sécurité orientale de l’État d’Israël », dont Israël « doit garder le contrôle dans son acception la plus large ».
Face à ce qu’il appelle « une décision funeste », Gershon estime qu’Israël doit cesser de « laisser les autres définir la réalité ». Il appelle l’État hébreu à reprendre l’initiative, par des actions politiques concrètes :imposer sa souveraineté sur la vallée du Jourdain ; contrôler les zones de sécurité essentielles en Judée-Samarie ; agir « de préférence en coordination avec les États-Unis, mais si nécessaire aussi sans eux ».
Selon lui, la résolution de l’ONU n’est pas « une décision parmi d’autres », mais un socle juridique qui pose la menace d’un futur diktat. Et tant qu’Israël renoncera à définir lui-même ses lignes rouges, « d’autres les définiront pour lui ».
Le général conclut en répétant que la création d’un État palestinien n’est pas « un risque maîtrisé », mais « une menace stratégique » dans une région où les organisations armées démontrent qu’elles ne souhaitent pas la coexistence, mais la disparition d’Israël. Il appelle à « arrêter la spirale » où Israël concède, le monde exige davantage, les Palestiniens réclament plus et le terrorisme prospère. Dans ce contexte, affirme-t-il, la seule ligne tenable reste claire : Israël doit contrôler ses frontières et son destin. Sans alternative.