Des responsables sécuritaires israéliens estiment que le Hamas travaille désormais main dans la main avec le Hezbollah et l’Iran pour relancer et renforcer l’« axe de la résistance », alors que Tsahal élargit ses frappes à Gaza et dans le sud du Liban. Cette analyse intervient après l’élimination par l’armée du commandant du bataillon Zeitoun dans la bande de Gaza et une série de frappes aériennes au Liban, qui ravivent la crainte de tirs de roquettes et interrogent sur les prochaines étapes d’Israël au nord. Selon ces responsables, la pression américaine freine pour l’instant une réponse israélienne plus musclée face aux violations répétées du cessez-le-feu par le Hezbollah.
Gaza : un Hamas en reconstruction active
D’après le Commandement Sud, la branche militaire du Hamas a profité du cessez-le-feu pour se réorganiser, recruter, entraîner de nouveaux combattants et recueillir du renseignement. Le mouvement chercherait également à identifier une opportunité opérationnelle pour mener une attaque surprise et limitée contre des unités de Tsahal à l’intérieur des territoires palestiniens — en violation directe des termes de l’accord. Le chef du Commandement Sud, le général Yaniv Asor, soutenu par les commandants de division, plaide pour une approche plus agressive face aux activités militaires du Hamas dans la bande de Gaza.
Front nord : calme apparent, tensions croissantes
En parallèle, le Hamas et le Hezbollah, avec financement et impulsion iranienne, tentent de restaurer leurs infrastructures militaires au Liban, d’y faire transiter des armes vers le Sud et la Bekaa, de recruter de nouveaux hommes et d’intensifier les entraînements en vue d’un prochain affrontement avec Israël. Des sources militaires accusent le Hezbollah de violations flagrantes des arrangements du cessez-le-feu et de faire exactement l’inverse d’une démilitarisation du sud-Liban. Les dernières frappes israéliennes ont visé des infrastructures et des agents chargés de cette reconstruction. Le Commandement Nord de Tsahal souhaiterait répondre de façon beaucoup plus ferme, mais Washington continue de freiner toute escalade majeure.
Message depuis la Syrie : Israël garde la ceinture de sécurité
La visite du Premier ministre Benyamin Netanyahou, hier, mercredi; en Syrie — accompagné du ministre de la Défense, du ministre des Affaires étrangères et du chef du Shin Bet — visait à envoyer un signal clair à Washington et au président syrien Ahmad al-Sharaa : Israël ne renoncera pas à la ceinture de sécurité sur le Golan syrien. Cette visite intervient alors que le président syrien a affirmé récemment être prêt à normaliser avec Israël en échange du retrait de Tsahal du Golan syrien.
Méfiance envers le rapprochement États-Unis–Damas
Les responsables israéliens ne se laissent pas impressionner par l’apparente embellie entre la Maison-Blanche et Damas, facilitée par la Turquie. Selon eux, le passé jihadiste d’al-Sharaa ne s’efface pas d’un coup, même si les États-Unis ont levé la prime sur sa tête. Ils ajoutent qu’il ne contrôle pas nécessairement l’ensemble de son territoire - un facteur crucial dans la région la plus instable du Moyen-Orient.