Sécurité

Mais quel est cet avion que tout le monde s’arrache ?

Invisible sur les radars mais omniprésent dans les salons diplomatiques, au coeur du bras de fer entre Washington, Ryad et Jérusalem, qu’a donc de plus que les autres ce chasseur furtif que les capitales du monde entier convoitent et qui pourrait redessiner les équilibre au Moyen-Orient ?

2 minutes
20 novembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Mais quel est cet avion que tout le monde s’arrache ?
Le F-35 « Adir » de Tsahal, Crédit : Porte-parole de l’armée

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Le F-35 Lightning II est le projet-phare de l’industrie de défense américaine. Conçu par Lockheed Martin, c’est un chasseur furtif de cinquième génération, capable d’échapper aux radars tout en menant des frappes de précision. Sa signature radar minuscule et sa capacité à fusionner quantité de données en temps réel en font une arme redoutable dans n’importe quel théâtre d’opérations, et le meilleur chasseur au monde.

Au-delà de sa technologie, le F-35 incarne un système complet : capteurs avancés, guerre électronique, intelligence artificielle, liaison avec des drones, réseau militaire embarqué. Ce n’est plus un simple avion de combat : c’est une plateforme de domination aérienne.

Pourquoi tout le monde le veut ?

Trois raisons reviennent systématiquement : la furtivité — le F-35 peut pénétrer des zones très défendues sans être détecté, un avantage rare ; l’interopérabilité avec les forces américaines — acheter un F-35, c’est intégrer le réseau stratégique des États-Unis ; le prestige géopolitique — posséder le F-35, c’est entrer dans un club exclusif et afficher un alignement clair.

Aujourd’hui, un seul pays au Moyen-Orient dispose du F-35 : Israël. Tsahal a même développé sa propre version, le F-35I Adir, personnalisée pour répondre aux défis régionaux. Cette exclusivité confère à Israël une supériorité aérienne nette et incontestée. Washington s’est engagé par la loi à préserver cet avantage, inscrit dans la doctrine américaine depuis 2008. C’est précisément cette avance technologique qui complique l’idée de livrer des F-35 à l’Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite, le dernier prétendant

Riyad réclame le F-35 depuis des années. Mais deux obstacles majeurs subsistent : le maintien de la supériorité militaire israélienne, et la réticence américaine à partager sa technologie furtive la plus sensible, de peur notamment qu’elle ne tombe dans des mains chinoises, Riyad entretenant une coopération étroite avec Pékin. L’administration Trump cherche actuellement un « équilibre » : satisfaire Riyad sans affaiblir Israël. Une gymnastique diplomatique qui montre combien cet avion pèse dans les rapports de force régionaux.

Plus que le chasseur le plus sophistiqué au monde, le F-35 est devenu un outil diplomatique, il s’échange contre des alliances, des engagements stratégiques et parfois même des rapprochements historiques, comme par exemple contre une éventuelle normalisation avec Israël. Obtenir le F-35, c’est décrocher un sceau de confiance américain.