Ce Chabbat, le 2 Kislev, marque les 18 ans de la disparition tragique de Gabi et Rivki Holtzberg, les émissaires du mouvement Habad assassinés lors de l’attaque terroriste de Mumbai en 2008. Leur souvenir demeure profondément ancré dans la mémoire israélienne, non seulement pour la violence de l’attentat, mais surtout pour la force de leur engagement : servir chaque Juif, où qu’il se trouve, avec une dévotion totale.
Le jeune couple avait choisi de quitter le confort matériel et spirituel d’Israël pour s’installer à Mumbai, une ville où la cacherout, les institutions juives et les services communautaires étaient pratiquement inexistants. Là-bas, ils ont bâti un foyer ouvert à tous : hommes d’affaires, touristes, routards israéliens, jeunes en quête de sens, voyageurs perdus dans les ashrams, ou familles frappées par un deuil loin de chez elles. À des milliers de kilomètres de Jérusalem et de Tel Aviv, le Chabad House qu’ils dirigeaient était devenu un refuge, une table de Shabbat pour des milliers de visiteurs, mais aussi un phare spirituel pour ceux qui traversaient des moments difficiles.
Leur assassinat par un commando islamiste avait profondément choqué Israël. Mais aujourd’hui encore, ce qui marque le plus, c’est la dimension universelle de leur mission : Gabi et Rivki servaient l’ensemble du peuple juif, sans distinction de courant religieux, de culture ou de mode de vie. Leur engagement est devenu un symbole de ce que peut être l’unité, en particulier à un moment où les débats internes sur le service militaire des étudiants en yeshiva ravivent les tensions dans la société israélienne.
Alors que des manifestations massives ont secoué Jérusalem ces dernières semaines, l’exemple du couple Holtzberg offre un miroir puissant : celui d’un service désintéressé envers Israël, qui dépasse l’uniforme, les clivages politiques ou les appartenances communautaires. Leur vie rappelle que contribuer à la nation peut prendre des formes multiples — sur le front, dans les hôpitaux, dans les écoles, ou dans des centres Habad à l’autre bout du monde.
Aujourd’hui, des milliers d’émissaires Habad, ainsi que les volontaires de Zaka, Hatzalah et d’innombrables organisations israéliennes, perpétuent cette vision d’un service dévoué à chaque membre du peuple juif. À Mumbai, comme à Paris, Sydney ou Bangkok, leur travail témoigne de cet héritage.

Dix-huit ans plus tard, alors que les défis sécuritaires et sociaux demeurent immenses, Israël se souvient de Gabi et Rivki Holtzberg non seulement comme des victimes du terrorisme, mais comme des « soldats » d’un autre front : celui de la solidarité, de l’unité et de l’amour inconditionnel d’Israël. Que leur souvenir soit une bénédiction.