Un groupe de pirates informatiques iraniens a diffusé ce samedi les données personnelles de dix cadres et ingénieurs de l'industrie de défense israélienne, offrant une prime de 10 000 dollars pour toute information permettant de les localiser. "Nous démasquons ceux qui pensaient que leurs crimes resteraient impunis", ont déclaré les cybercriminels en publiant ces informations sensibles.
Les données divulguées comprennent les noms complets, numéros de téléphone, villes de résidence, fonctions, adresses électroniques et curriculum vitae des employés visés. L'origine exacte de ces informations reste incertaine : elles pourraient provenir de réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn ou avoir été obtenues par piratage informatique.
Les hackers ont accompagné les photos et informations par un message de menace : "Il ne s'agit pas d'une simple affiche. C'est un avertissement qui vous suit partout : dans les lieux que vous fréquentez, chez vous où vous vous sentez protégés, et jusque dans vos secrets."
Le groupe promet une confidentialité totale aux informateurs qui fourniraient des renseignements sur la localisation exacte ou les activités de ces employés, présentés comme "recherchés". "Le compte à rebours a commencé et le monde entier vous observe", ont-ils ajouté dans leur déclaration.
Cette publication intervient au lendemain de la révélation d'un site anonyme baptisé "The Punishment For Justice Movement", qui cible des universitaires israéliens de premier plan avec des menaces de mort. Le site propose des récompenses financières pour leur assassinat et diffuse leurs coordonnées, une escalade inédite par son ampleur et son niveau de détail. L'accès au site a été bloqué environ deux heures après la révélation de son existence par le média Ynet. Les autorités israéliennes soupçonnent une implication iranienne.
Le "Département 40", bras armé cybernétique de Téhéran
Ces attaques s'inscrivent dans une stratégie plus large menée par le "Département 40", une organisation cybercriminelle iranienne démasquée ces dernières semaines. Opérant pour le compte du service de renseignement des Gardiens de la révolution et de l'"Unité 1500", cette structure dirigée par Abbas Rahrawi a été exposée par la chaîne d'opposition iranienne "Iran International".
Le groupe s'est notamment illustré par des cyberattaques visant des Israéliens en Turquie. Les hackers ont piraté les systèmes informatiques de cliniques médicales d'Istanbul spécialisées en chirurgie esthétique, compromettant les données de patients israéliens et leurs téléphones portables pour les géolocaliser en temps réel.
Ces dernières années, le Mossad a déjoué plusieurs tentatives d'assassinat, parvenant à sauver des citoyens israéliens in extremis en les sommant de se barricader dans leurs chambres d'hôtel quelques secondes avant l'arrivée d'agents iraniens.