Yonathan Pollard, qui a passé 30 ans en prison aux Etats-Unis pour espionnage au profit d'Israël, ne cache plus ses ambitions politiques.
Il a révélé avoir constitué un groupe d'amis en vue de créer une nouvelle formation politique. "Il n'y a aucun parti dans lequel je me sens à l'aise pour le moment", a-t-il déclaré dans une interview sur les ondes de Kan Reshet Bet. Dans les mois à venir, il décidera s'il fonde un nouveau parti ou s'il "prend le contrôle d'un parti existant".
Pollard se montre très critique vis-à-vis du Premier ministre Netanyahou qu'il reconnait avoir soutenu dans le passé: "Je veux qu'il reconnaisse son échec personnel concernant le 7 octobre et qu'il corrige l'erreur d'avoir laissé entrer l'argent qatari dans la bande de Gaza".
Il a affirmé que s'il avait autrefois soutenu le Premier ministre, il est depuis "désabusé". "J'étais trop naïf quand je pensais qu'on ne pouvait imaginer meilleur Premier ministre. Maintenant, je le peux", a-t-il ajouté.
L'ancien espion n'épargne pas non plus le reste de la classe politique: "L'État tout entier a été abandonné et trahi. Après le 7 octobre, nous avons besoin d'un nettoyage en profondeur. Nous devons remplacer tous les députés actuels - de droite, de gauche et du centre - par de nouvelles personnes avec des perspectives différentes. Tout doit changer", soutient-il.
Dans une autre interview sur la chaine i24 NEWS en français, Pollard se montre également sévère avec l'administration Trump: ''Dire que Donald Trump est le meilleur ami d’Israël est faux. Après ce qui s’est passé à Gaza, en Iran, en Syrie et au Liban, cette administration pourrait devenir l’une des plus hostiles à Israël'', déclare-t-il.
Cette critique intervient quelques jours après la révélation par le New York Times d'une rencontre qui s'est déroulée au mois de juillet dernier, avec l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, qui a fait grand bruit aux Etats-Unis. Pollard a affirmé que la fuite provenait de la CIA en raison de la "véritable rancune" que l'agence nourrit à son égard. Il a précisé que cette rencontre était publique et qu'il n'y avait rien de répréhensible.