Tsahal a présenté cette semaine une batterie de nouveaux dispositifs médicaux basés sur l’intelligence artificielle, désormais destinés à accompagner les soldats depuis la première ligne jusqu’aux cliniques militaires. L’objectif : sauver des vies plus vite, améliorer le diagnostic dans des conditions extrêmes et renforcer la prise en charge psychologique des combattants après une année particulièrement éprouvante.
Au cœur des innovations figure un capteur révolutionnaire mesurant le rythme de perte de sang, développé avec un chercheur de l’Institut Weizmann. Le dispositif, inséré dans le nez d’un blessé, analyse la respiration et d’autres paramètres physiologiques pour estimer en temps réel l’hémorragie, y compris en cas de saignement interne difficile à détecter. Après une série de tests utilisant des soldats ayant donné du sang, le capteur devrait devenir opérationnel dès l’an prochain.
Autre percée : une application d’IA capable de diagnostiquer des maladies et infections cutanées à partir d’une simple photo, avec un taux de précision ayant atteint 92 % pendant la phase pilote. En analysant couleurs, textures et contours des lésions, l’outil permet de repérer rapidement la leishmaniose, des mycoses et bientôt des dizaines d’autres pathologies, réduisant le temps d’attente et désengorgeant les cliniques militaires — notamment pour les unités déployées loin de toute base médicale.
Dans le domaine de la santé mentale, le Corps médical a dévoilé un simulateur de conversation alimenté par IA, pensé pour entraîner les soldats à reconnaître les signes de détresse psychologique chez leurs camarades. Le chatbot reproduit le comportement d’un soldat anxieux, permettant de pratiquer les bons réflexes : observer, écouter, poser les questions-clés, encourager à demander de l’aide. Ce système doit entrer en phase de test dans l’ensemble de l’armée dans les prochaines semaines.
Encore plus audacieux : une casque de “neurofeedback” destiné aux soldats souffrant de choc post-traumatique (PTSD). L’appareil analyse les ondes cérébrales en temps réel et ajuste un scénario virtuel en fonction de l’état émotionnel du patient : plus le soldat parvient à se calmer, plus l’environnement numérique se stabilise. Un outil inédit, déjà intégré à la clinique « Teatsumot », qui aide les soldats à appliquer concrètement les techniques apprises en thérapie.
Enfin, pour les blessures physiques et la rééducation, Tsahal utilise désormais “Sensi”, une application de physiothérapie guidée par IA offrant un retour immédiat grâce à l’analyse vidéo. Déployée depuis la première année de la guerre, elle permet aux soldats en convalescence de poursuivre leur traitement même à distance d’une base médicale.
Ces projets ne sont qu’un prélude, souligne le responsable du développement au sein du Corps médical : l’ambition est d’intégrer l’IA dès la planification opérationnelle, afin d’améliorer chaque étape du parcours médical du soldat. Une évolution technologique majeure qui, selon l’armée, vise un objectif clair : réduire le temps critique entre la blessure et le traitement… et sauver des vies.