Israël

Soutien financier accru pour les ex-otages : une proposition de loi rejetée par la Knesset

Le texte a été repoussé par 50 voix contre 40, malgré les appels pressants des survivants

3 minutes
26 novembre 2025

ParJohanna Afriat

Soutien financier accru pour les ex-otages : une proposition de loi rejetée par la Knesset
L'ex-otage Guy Gilboa Dalal lor de sa libération Photo : Tsahal

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La Knesset a rejeté ce mercredi en première lecture la proposition de loi de la députée Pnina Tamano Shata (Bleu Blanc), qui visait à accorder une subvention exceptionnelle de quatre millions de shekels à chaque otage libéré et famille d'otage assassiné.

Le texte a été repoussé par 50 voix contre 40, malgré les appels pressants des familles concernées, dont certaines ont été contraintes de lancer des campagnes de financement participatif pour subvenir à leurs besoins de réhabilitation et de soins.

À l’issue du vote, la députée à l'origine a dénoncé un « abandon moral » : « La coalition a tourné le dos aux otages et aux familles des victimes. Elle a rejeté une proposition qui aurait dû restaurer un minimum de dignité pour ceux qui ont déjà vécu un enfer. Au lieu de leur offrir la sécurité économique dont ils ont besoin face aux traumatismes psychologiques et financiers, on les renvoie au financement participatif. Je continuerai de me battre pour qu’ils reçoivent l’aide qu’ils méritent. »

Plusieurs rescapés ont témoigné de la précarité dans laquelle ils se trouvent depuis leur libération. Raz et Ohad Ben-Ami, anciens captifs, ont déclaré à Israel Hayom : « Oui, l’État nous aide, mais pas assez. Qui peut imaginer ce que signifie être en captivité ? L’argent ne nous rendra pas ce que nous avons perdu, mais il peut nous permettre de repartir. Nous ne voulons pas passer nos vies à réclamer des compensations. »

Depuis plusieurs semaines, des survivants de captivité dénoncent un dispositif d’aide lacunaire. Certains, comme Rom Braslavsky, ont dû recourir à la solidarité publique : « Je me sens abandonné et je ne reçois que du mépris de l’État », a-t-il écrit récemment. Selon lui, seuls 60 000 shekels ont été versés à ce jour, une somme qu’il juge dérisoire et révélatrice du « désintérêt » des autorités. Lex-otage a remercié les citoyens qui ont collecté des fonds pour lui, tout en rappelant que « c’est la responsabilité de l’État ».

De nombreuses voix font remarquer que cette somme unique de 60 000 shekels correspond à ce qu'une personne kidnappée aurait pu gagner en six mois ou moins si elle n'avait pas été enlevée à Gaza. Les autres aides prévues dans le panier d'Etat pour les anciens otages sont elles aussi dénoncées comme lacunaires. 6 000 shekels par an sont par exemple dédiés aux soins psychologiques, ce qui équivaut à 500 shekels par mois : une somme qui ne permet même pas de financer deux consultations dans le privé.

La proposition de loi rejetée prévoyait le versement d’une aide unique à chaque survivant ou à la famille de chaque otage, afin de financer leur réhabilitation sans les obliger à dépendre de collectes publiques ou à s’engager dans de longues procédures judiciaires contre l’État.