Les avocats de Palestine Action ont comparu mercredi devant la Haute Cour de Londres pour tenter d’annuler la décision du gouvernement britannique de classer ce mouvement pro-palestinien comme organisation terroriste. La mesure, prise en juillet par le ministère de l’Intérieur, place le groupe au même niveau juridique qu’Al-Qaïda ou le Hamas. L’avocat de l’une des fondatrices, Huda Ammori, a dénoncé une décision « discriminatoire », prise « sans respect du droit à une procédure équitable » et relevant, selon lui, d’un « abus de pouvoir autoritaire ».
Le gouvernement britannique justifie cette proscription par les actions répétées de sabotage menées par le groupe, dont l’intrusion spectaculaire sur une base de la Royal Air Force, au cours de laquelle deux avions militaires avaient été aspergés de peinture rouge, causant près de 7 millions de livres de dégâts. Fondé en 2020, Palestine Action s’illustre depuis plusieurs années par des actions de vandalisme contre des sites liés, selon lui, à la coopération sécuritaire entre le Royaume-Uni et Israël.
Depuis son interdiction, les autorités font état de plus de 2 000 arrestations, notamment lors de manifestations à Londres. Plus de 130 personnes ont déjà été poursuivies au titre de la loi antiterroriste, certaines pour le simple port de pancartes affirmant leur soutien au mouvement. L’interdiction rend toute appartenance ou aide au groupe passible de 14 ans de prison. Le dossier alimente un débat tendu au Royaume-Uni entre impératifs de sécurité nationale et défense de la liberté d’expression.