Sécurité

Phase 2 de l'accord à Gaza: la position israélienne est-elle tenable sur le long terme?

Pour l'instant, Israël s'oppose à toute avancée vers la deuxième phase de l'accord tant que toutes les dépouilles d'otages n'ont pas été restituées.

3 minutes
27 novembre 2025

ParGuitel Benishay

Phase 2 de l'accord à Gaza: la position israélienne est-elle tenable sur le long terme?
Photo by Abed Rahim Khatib/Flash90

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Les efforts pour faire progresser la phase suivante du plan américain pour Gaza s'intensifient après le retour en Israël de la dépouille de l'otage Dror Or. Deux dépouilles restent détenues à Gaza : celle du sergent-chef Ran Gachvili et celle du ressortissant thaïlandais Suntisak Rintalak. Israël maintient leur restitution comme condition sine qua non à toute avancée.

Une source israélienne a précisé que les recherches progressent à un rythme relativement lent et que le Hamas pourrait intensifier ses efforts. "On peut les trouver, s'ils le veulent vraiment", indique-t-on. Selon la position israélienne, il est hors de question de discuter de l'ouverture du passage de Rafah, de l'augmentation de l'aide humanitaire ou de la poursuite du retrait de la ligne jaune avant la restitution des dépouilles.

Jérusalem envisage de proposer un mécanisme conjoint de localisation des corps via les médiateurs, estimant que le Hamas dispose d'informations sur leur emplacement. Au sein de l'establishment sécuritaire, le sentiment domine que le Hamas fait du sur-place et gagne du temps.

Les Américains, de leur côté, œuvrent pour la deuxième phase, et empêche toute sanction contre le Hamas de la part d'Israël.

La mise en place de la Force de stabilisation internationale (ISF) est dans l'impasse. Les pays musulmans et arabes hésitent à envoyer des milliers de soldats à Gaza, craignant un affrontement direct avec le Hamas. Au Caire, un sommet a récemment réuni les chefs des services de renseignement égyptien, turc et qatari pour faire avancer la deuxième phase et renforcer la coordination avec le commandement américain. Toutefois, aucun pays ne s'est encore engagé à déployer concrètement des forces sur le terrain. L'Azerbaïdjan, considéré comme un candidat de premier plan, s'est presque entièrement retiré, notamment sous la pression turque.

La Turquie et le Qatar souhaitent accroître leur implication, mais Israël s'oppose fermement à l'entrée de leurs forces dans la Bande de Gaza. Les autorités israéliennes estiment que si la force de stabilisation ne désarme pas le Hamas, Tsahal devra le faire elle-même. En coulisses, différents modèles de gestion sécuritaire pour Gaza "le jour d'après" sont examinés.

L'une des questions centrales qui préoccupe le Cabinet est de savoir si Israël pourra maintenir sa position sur le long terme s'il s'avère impossible de localiser les dépouilles. Certains ministres estiment qu'Israël sera contrainte de progresser dans le plan américain même sans solution complète, tandis que d'autres insistent pour qu'aucune démarche supplémentaire ne soit entreprise avant le retour de tous les otages.

Entre-temps, les informations provenant du terrain sur le renforcement du Hamas ne font que consolider l'exigence d'un désarmement total et immédiat de l'organisation terroriste.

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