Des médias syriens ont rapporté à l’aube de rares affrontements armés entre des soldats de Tsahal et des habitants de la localité de Beit Jann, située à environ 11 km à l’est de la frontière israélienne. Selon la chaîne SyriaTV, un patrouille israélienne serait entrée dans la ville vers 3h40, déclenchant des heurts puis des échanges de tirs avec des hommes armés locaux. Tsahal aurait a arrêté trois habitants de la localité avant de se retire. Parallèlement, des tirs d’artillerie auraient visé les abords de la localité. D’autres chaînes syriennes évoquent la présence de hélicoptères d’attaque israéliens, qui auraient mené plusieurs frappes dans et autour de Beit Jann, tandis que des habitants tentaient de s’opposer à la progression du convoi israélien.
Les médias syriens affirment que deux habitants – Hassan Abd al-Razzaq al-Saadi et Mohammad Amin Daabus – ont été tués, et plusieurs autres blessés. Selon ces mêmes sources, les forces israéliennes auraient arrêté trois civils avant de se retirer vers la colline de Baat al-Warde, où elles se seraient positionnées.
Un autre média syrien affirme que des habitants auraient encerclé la patrouille israélienne, accusant Tsahal d’avoir tenté de « kidnapper un résident ».
Des témoignages locaux font état de frappes aériennes supplémentaires et de l’arrivée de renforts israéliens vers 4h40. Certains rapportent également des avions de combat opérant au-dessus de la zone.
Beit Jann a déjà été ciblée par Israël : en juin dernier, un raid y avait conduit à l’arrestation de membres du Hamas accusés de préparer des attaques contre Israël.
Contexte régional tendu
La semaine dernière, le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait visité la zone de séparation en Syrie, accompagné notamment du ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, du ministre de la Défense Israël Katz et du chef d’état-major Eyal Zamir. Damas avait alors dénoncé un « visite illégale » et une « violation dangereuse de la souveraineté syrienne ».
Depuis la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024, Israël a multiplié les opérations en territoire syrien, déclarant vouloir empêcher des armes stratégiques de tomber « entre de mauvaises mains ». Parallèlement, des négociations de sécurité seraient en cours entre Jérusalem et Damas pour tenter d’élaborer un nouveau mécanisme de stabilité à la frontière.
Aucune confirmation n’a été fournie par Israël qui ne commente généralement pas les opérations au-delà de la frontière syrienne.