Le kibbutz Be’eri, l’un des symboles les plus meurtris du 7 octobre, a tranché : toutes les maisons endommagées lors de l’attaque seront rasées, à l’exception d’une seule. La décision a profondément divisé les habitants : sur 342 votants, 196 se sont prononcés pour, 146 contre.
Plus de 100 résidents ont été assassinés ce jour-là et une trentaine enlevés vers Gaza. Depuis, des milliers de visiteurs viennent se recueillir dans ce paysage figé par la violence. Mais pour ceux qui souhaitent revenir vivre à Be’eri, conserver ces ruines serait prolonger le traumatisme. « Au final, nous voulons recréer du renouveau, de la vie, élever des enfants », a expliqué Avida Bachar sur Kan Reshet Bet.
À Kfar Aza, autre communauté endeuillée — 62 habitants, 18 membres des forces de sécurité et 19 civils enlevés — la question des démolitions n’est même pas envisagée. Trop tôt, trop douloureux. « Personne ne veut vivre à Auschwitz », confie un habitant à Kan 11. « Rien que d’en parler, les ricochets de douleur repartent. »
Entre mémoire et reconstruction, les communautés du Sud cherchent chacune leur chemin pour tenter de rebâtir une vie après l’horreur.