Un ancien haut responsable du Shin Bet, surnommé ''Oscar'', refuse de se soumettre à la convocation du contrôleur d'État qui enquête sur les défaillances du 7 octobre.
Pourtant, il est l'un des principaux concernés puisqu'il dirigeait à l'époque le secteur sud du Shin Bet.
Matan Engelman, le contrôleur de l'Etat, a indiqué qu'il envisageait de le faire venir de force s'il persistait dans son refus de se présenter.
Par l'intermédiaire de ses avocats, "Oscar" a répondu que la loi ne confère pas au contrôleur le pouvoir de lui imposer une convocation obligatoire.
Selon eux, "le pouvoir de contrainte accordé au contrôleur d'État est expressément limité aux entités énumérées à l'article 9 de la loi, et est donc totalement dépourvu de validité à l'égard de notre client. Toute autre interprétation n'est qu'un vœu pieux sans fondement juridique".
Ses avocats ont également indiqué qu'"Oscar" sera de toute façon à l'étranger à la date mentionnée par le contrôleur.
La lettre soutient que la position de la conseillère juridique du gouvernement, selon laquelle le contrôleur d'État n'a pas compétence pour mener un audit sur les questions de sécurité fondamentales, lie l'ensemble des autorités administratives.
De plus, les avocats ont souligné que leur accès aux documents classifiés est limité et compliqué, ce qui entrave la représentation d'"Oscar" dans tout processus d'audit. Selon eux, "le moment n'est pas encore venu de coordonner une réunion entre vous et notre client".
Lundi soir, il a été rapporté que le bureau du contrôleur d'État avait activé un pouvoir rare en convoquant deux anciens hauts responsables du Shin Bet à une réunion d'audit - conformément à l'article 26 de la loi sur le contrôleur d'État.
Il s'agit de l'un des premiers cas connus où cet article a été appliqué, permettant au contrôleur d'exiger une comparution sous peine de sanctions en cas de refus.
Engelman a précisé : "Environ trois mois après le déclenchement de la guerre Glaives de fer, le contrôleur de l'État a annoncé l'ouverture d'un audit concernant tous les événements ayant conduit au massacre du 7 octobre. L'audit concerne tous les échelons - du Premier ministre aux chefs de l'appareil sécuritaire et aux hauts responsables en fonction avant et après".
L'enquête menée par le contrôleur de l'Etat suscite de nombreuses réticences au sein de l'appareil sécuritaire israélien. Ainsi, outre le Shin Bet, Tsahal avait aussi rechigné à coopérer avec les services du contrôleur.