Un an jour pour jour après la chute de Bachar al-Assad, Damas s'est réveillée lundi dans une ambiance de liesse. Dès l'aube, le président Ahmed al-Charaa s'est rendu à la mosquée des Omeyyades pour marquer cet anniversaire historique, accueilli par une foule nombreuse maintenue à distance par les forces de l'ordre.
La capitale syrienne a revêtu ses habits de fête. Feux d'artifice, concerts de klaxons, drapeaux aux fenêtres : les Syriens ont célébré la première année depuis la fin d'un demi-siècle de dictature de la dynastie Assad. Sur les murs, des affiches proclament "Un pays, un peuple" ou "Le Moyen Âge est révolu". Une exposition militaire a même présenté l'arsenal, parfois rudimentaire, qui a permis de renverser le régime.
Tom Barak, envoyé spécial américain pour la Syrie, s'est félicité de ce tournant, saluant l'ensemble des communautés du pays et évoquant "une nouvelle ère de paix et de prospérité" après tant d'années de souffrance.
Un quotidien loin d'être rose
Pourtant, la réalité quotidienne des Syriens contraste cruellement avec l'euphorie affichée. La suppression des subventions sur les produits de première nécessité a fait exploser le coût de la vie, plongeant des millions de personnes dans la précarité.
La violence n'a pas non plus disparu avec Assad. En mars, plus de 1 600 civils, principalement des Alaouites, ont péri dans des massacres. Quatre mois plus tard, des combats à Soueïda entre milices druzes et troupes gouvernementales ont fait des centaines de victimes supplémentaires.
Au nord-est, les autorités kurdes défient ouvertement Damas, interdisant les commémorations officielles et rejetant l'autorité centrale.