Moyen-Orient

Pourquoi Israël refuse l’entrée de soldats turcs à Gaza, malgré la demande de Washigton

Ankara affirme que ses soldats sont prêts à entrer dans Gaza à la demande de Washington. Mais Jérusalem dément fermement et rappelle que la Turquie d’Erdogan constitue aujourd’hui une menace stratégique directe pour Israël.

2 minutes
9 décembre 2025

ParDelphine Miller

Pourquoi Israël refuse l’entrée de soldats turcs à Gaza, malgré la demande de Washigton
Israël refuse l’entrée de soldats turcs à Gaza

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Les autorités turques ont annoncé ces derniers jours que leurs soldats seraient prêts à intégrer une force internationale dans la bande de Gaza, prétendument à la demande des États-Unis. Une déclaration tonitruante immédiatement accueillie avec scepticisme – et irritation – à Jérusalem.

Car pour Israël, la Turquie d’Erdogan est devenue un acteur profondément hostile. Depuis plusieurs années, Ankara multiplie les attaques verbales et politiques contre Israël, allant jusqu’à comparer le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Adolf Hitler et inscrivant Israël sur sa liste officielle des menaces pour la sécurité nationale. Une posture radicale difficilement compatible avec l’idée de voir des soldats turcs déployés à Gaza dans une phase post-conflit.

Au-delà de l’idéologie, le calcul stratégique pèse lourd. Erdogan dirige un pays membre de l’OTAN, ce qui rend toute confrontation directe particulièrement complexe pour Israël — parfois même plus difficile à gérer que la menace iranienne. Autoriser une présence militaire turque dans Gaza reviendrait à introduire dans la région un acteur dont les intentions envers Israël sont ouvertement hostiles, tout en lui offrant un levier d’influence considérable au cœur d’un territoire hautement sensible.

Mais qu’en est-il réellement du plan américain ? Selon un haut responsable de la Maison-Blanche, Israël ne devrait pas accorder trop d’importance aux déclarations d’Ankara ou du Qatar concernant la « seconde phase » du plan de paix du président Donald Trump. Washington assure qu’aucun déploiement turc n’est envisagé à Gaza et qu’Erdogan, malgré ses déclarations volontaristes, ne participera pas à une force internationale sur le terrain.

En clair : malgré les ambitions d’Ankara, la Turquie ne mettra pas un pied dans la bande de Gaza. Une bonne nouvelle pour Jérusalem, qui voit dans cette éventualité non seulement une provocation politique, mais aussi un risque stratégique majeur pour la sécurité d’Israël.

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