En l’espace de quelques années, la sécurité des marchés de Noël en Europe a profondément changé. Barrages en béton, détections d’armes, fouilles, périmètres fermés et présence policière renforcée sont devenus des éléments familiers dans de nombreuses capitales européennes. Une évolution qui rappelle, pour certains observateurs, les protocoles déployés depuis longtemps en Israël autour des lieux très fréquentés.
En France, Paris a renforcé cette année encore ses mesures de sécurité aux abords des marchés de Noël, notamment sur les Champs-Élysées, à La Défense et à Montmartre. Des filtrages d’entrée, la présence de patrouilles Sentinelle et des contrôles systématiques de sacs ont été instaurés, en réponse aux alertes de l’antiterrorisme et à un contexte de menace jugé élevé par les autorités.
En Allemagne, Berlin adopte le même réflexe sécuritaire. Depuis l’attentat de 2016 sur le marché de Breitscheidplatz, où un camion avait foncé dans la foule, les dispositifs ont été considérablement renforcés : blocs de béton massifs, zones piétonnes sécurisées par des portiques, policiers armés autour des stands et caméras supplémentaires. Cette année encore, la municipalité a annoncé des mesures « exceptionnelles » pour prévenir toute attaque.
Pour certains analystes, cette évolution européenne rappelle les pratiques qu’Israël a mises en place depuis des décennies : contrôles d’accès systématiques à l’entrée des centres commerciaux, événements publics et gares, fouilles rapides et barrières physiques conçues spécialement pour stopper des véhicules-béliers. Alors que ces dispositifs étaient parfois présentés en Europe comme des mesures excessives ou discriminatoires, ils sont aujourd’hui largement adoptés pour protéger les populations face au risque terroriste.
Si les contextes restent différents, une tendance se confirme : l’Europe, confrontée à une menace persistante, adopte des outils de sécurité longtemps propres à Israël. Pour les spécialistes de la prévention des attaques, il ne s’agit pas d’un tournant idéologique, mais d’un constat pragmatique : les dispositifs de filtrage et de contrôle sauvent des vies, quelle que soit la ville ou le pays où ils sont mis en œuvre.