Société

Constat contrasté de l’Institut israélien de la démocratie sur la population harédie

La population haredie progresse rapidement, tandis que l’emploi masculin et le service militaire stagnent

2 minutes
14 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Constat contrasté de l’Institut israélien de la démocratie sur la population harédie
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Un rapport de l’Institut israélien de la démocratie dresse un constat contrasté : la communauté ultra-orthodoxe croît à un rythme soutenu, mais les écarts en matière d’emploi, de revenus et de service militaire persistent, surtout chez les hommes.

Publié alors que le gouvernement avance une législation sur la conscription haredi, le 10ᵉ rapport statistique annuel indique que la population ultra-orthodoxe atteint environ 1,45 million de personnes, soit 14,3 % de la population israélienne. 57 % ont moins de 19 ans, faisant de cette société l’une des plus jeunes au monde, portée par une fécondité d’environ 6,5 enfants par femme. Cette structure exerce une pression croissante sur l’éducation, les services sociaux et le marché du travail.

Sur le plan économique, l’emploi des hommes haredim stagne depuis une décennie, autour de 50–55 %, tandis que l’emploi des femmes continue de progresser et atteint un niveau comparable à celui des femmes juives non haredies. Les revenus, en revanche, demeurent nettement inférieurs pour les deux sexes par rapport au reste de la population juive.

Le rapport souligne aussi l’essor du système éducatif ultra-orthodoxe : environ 420 000 élèves en 2024. Le nombre d’étudiants en yeshiva et kollel a augmenté de 83 % en dix ans, à environ 169 500. La baisse apparente des inscrits en 2024 tient à des critères de financement, près de 70 000 jeunes en âge de conscription n’étant pas comptabilisés. Le taux d’obtention du bagrout a progressé de 10 % à 16 %, mais reste très en deçà des ~85 % observés dans l’enseignement public et public-religieux.

Côté service militaire, 3 060 diplômés haredim se sont engagés en 2024, un chiffre quasi inchangé sur dix ans ; compte tenu de la croissance démographique, cela équivaut à une baisse des taux réels. 55 % des engagés ont intégré des filières générales, suggérant que nombre d’entre eux ne s’identifient plus comme ultra-orthodoxes au moment du service. Enfin, 33 % des familles haredies vivent sous le seuil de pauvreté contre 14 % chez les familles juives non haredies tandis que 75 % possèdent un logement, un taux légèrement supérieur au reste du public juif.

Conclusion de l’IDI : malgré des avancées -formation technologique, enseignement supérieur, usage d’internet-, la dernière décennie se caractérise par une stagnation de l’intégration des hommes haredim en matière d’emploi, de revenus et de service militaire, alors même que la communauté continue de croître rapidement.