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Amnesty appelle les États à bloquer un navire allemand transportant des armes vers Israël

L’ONG les exhorte à refuser l’accès à leurs ports au navire Holger G, battant pavillon portugais, qui transporte des composants de munitions à destination d’Israël, objectif, selon l’organisation, entraver l’approvisionnement en armements d’Israël.

3 minutes
21 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Amnesty appelle les États à bloquer un navire allemand transportant des armes vers Israël
le cargo est destiné au principal industriel de défense israélien, Elbit Systems

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Parti d’Inde le 16 novembre, le cargo est destiné au principal industriel de défense israélien, Elbit Systems, ainsi qu’à sa filiale IMI Systems. Amnesty affirme que le navire transporte des centaines de tonnes de matériel militaire, dont des composants de bombes de mortier, des projectiles et de l’acier de qualité militaire.

Erika Guevara Rosas, directrice des recherches, du plaidoyer et des campagnes à Amnesty International, a déclaré : « Les centaines de tonnes de cargaison mortelle à bord du Holger G ne doivent pas atteindre Israël. Il existe un risque clair que ce transport massif contribue à la commission d’un génocide et d’autres crimes de droit international contre les Palestiniens. »

L’ONG s’appuie notamment sur l’article commun 1 des Conventions de Genève et sur l’article 6 du Traité sur le commerce des armes qui imposent aux États de prévenir les transferts d’armes lorsqu’il existe un risque de violations graves du droit international. Amnesty invoque également l’avis consultatif rendu en juillet 2024 par la Cour internationale de Justice, selon lequel les États doivent s’abstenir de toute relation commerciale ou d’investissement contribuant au maintien d’une situation jugée illégale dans les territoires palestiniens.

L’organisation appelle en particulier le Portugal, signataire du TCA, à empêcher le transit de cette cargaison vers Israël. Elle souligne que le droit international impose aux États de refuser toute autorisation de transit d’armes et de ne pas faciliter la poursuite de tels transferts. Amnesty avertit également que les entreprises privées sont soumises aux Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, qui leur imposent d’éviter toute contribution à des violations du droit international dans leurs chaînes de valeur.

Selon Amnesty, la société maritime allemande Reederei Gerdes, propriétaire du navire, s’exposerait à un « risque sérieux » de complicité dans de présumés crimes de guerre. De son côté, Elbit Systems a rejeté ces accusations, affirmant fournir du matériel « à un État souverain, non sanctionné et reconnu par la communauté internationale », et estimant qu’« il n’existe aucune base légale pour restreindre ses ventes ».

Le site d’investigation The Ditch a été le premier à révéler que le Holger G transporterait environ 440 tonnes de composants de bombes de mortier et de munitions destinées à l’armée israélienne. D’après les données de suivi maritime, le navire se dirige actuellement vers l’Égypte après avoir franchi le détroit de Gibraltar.

Le mois dernier, Amnesty avait déjà critiqué la décision de l’Allemagne de lever les restrictions sur les livraisons d’armes à Israël, estimant qu’elle entrait en contradiction avec ses obligations internationales.