D’après le quotidien américain, ces livraisons ont inclus des armes légères, mais aussi des munitions et des équipements de vision nocturne. Cette aide militaire aurait atteint son point culminant au printemps, en parallèle aux massacres perpétrés en avril dans le sud de la Syrie par les forces du régime d’Ahmad al-Charaa, visant notamment des populations druzes.
Toujours selon le Washington Post, le soutien israélien aurait diminué à partir du mois d’août, à mesure que progressaient des contacts diplomatiques entre Jérusalem et Damas. Depuis, Israël continuerait à fournir aux Druzes un appui non létal, comprenant notamment des gilets pare-balles et une aide médicale, mais plus d’armement offensif. Parallèlement, les Forces démocratiques syriennes -SDF- auraient elles aussi soutenu les forces druzes, en leur fournissant des missiles antichars, des images satellites et au moins un demi-million de dollars destiné à structurer leur organisation militaire.
Le rapport évoque également des discussions plus ambitieuses. Après la chute du régime d’Assad, Israël et des représentants druzes auraient envisagé la possibilité d’un État druze autonome dans le sud de la Syrie. Le chef spirituel druze Hikmat al-Hijri aurait même présenté, début 2025, des cartes détaillant un tel projet à des responsables occidentaux. Ce scénario semble toutefois avoir été abandonné par Israël, qui aurait choisi de réduire progressivement son implication, au profit d’une approche plus prudente.
Pour Israël, cette aide aux Druzes s’inscrit dans une logique à la fois sécuritaire, morale et communautaire. La protection des Druzes de Syrie résonne profondément avec le « pacte de sang » liant l’État hébreu à sa propre communauté druze, engagée massivement dans les rangs de Tsahal.
Mais cette politique révèle aussi les limites de l’action israélienne en Syrie. Soutenir une minorité menacée sans provoquer une escalade régionale, contenir l’influence iranienne tout en évitant une confrontation directe avec Damas, et répondre aux attentes druzes sans ouvrir la voie à une redéfinition des frontières : autant de dilemmes stratégiques qui expliquent le recentrage actuel de Jérusalem.
En clair, l’aide militaire aux Druzes fut un levier tactique, mais non un projet politique de long terme. Israël semble aujourd’hui privilégier une stabilité relative à ses frontières nord, quitte à laisser en suspens les aspirations druzes à une autonomie plus large.
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