Lors d’une consultation politico-sécuritaire tenue samedi soir, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a proposé d’ouvrir le passage de Rafah dans les deux directions, permettant notamment le retour à Gaza de Palestiniens ayant quitté la bande pendant la guerre.

Netanyahu aurait expliqué à ses interlocuteurs qu’il s’agissait d’une exigence américaine, le président Donald Trump et son administration attendant d’Israël qu’il applique pleinement les termes de l’accord. Aux yeux de la Maison-Blanche, le maintien de Rafah fermé dans un sens constitue l’un des principaux points de blocage dans la mise en œuvre de l’entente conclue sur Gaza.

Mais la proposition s’est rapidement heurtée à une opposition politique interne. Plusieurs chefs de partis de la coalition ont rejeté toute ouverture du passage tant que la dépouille du dernier otage israélien retenu à Gaza, Ran Gvili, n’aura pas été restituée. Aucune décision n’a alors été prise. Selon un esponsable israélien, les ministres Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich ont mené la fronde contre le projet, forçant le Premier ministre à reculer.

Cet épisode illustre une nouvelle fois la fragilité de la marge de manœuvre de Netanyahou, pris entre les attentes de l’administration américaine et les lignes rouges idéologiques de l’aile droite de sa coalition. Alors qu’Israël est accusé par Washington de traîner les pieds dans l’application du cessez-le-feu, l’ouverture de Rafah apparaît comme un test politique majeur à la fois diplomatique, sécuritaire et intérieur.