Hamas : refus du désarmement, crainte d’un contournement politique
Pour le Hamas, l’ouverture d’une phase 2 constitue avant tout une source d’inquiétude stratégique. Le mouvement islamiste perçoit l’initiative américano-israélienne comme une tentative de l’évincer politiquement, à travers la création de structures civiles alternatives présentées sous l’étiquette de « technocratie » et de « supervision internationale ». S’il se dit prêt, sur le plan tactique, à prolonger le cessez-le-feu, le Hamas rejette catégoriquement toute perspective de désarmement ou de démilitarisation de la bande de Gaza. Pour lui, les armes ne sont pas une monnaie d’échange mais une garantie existentielle, au cœur de sa survie politique et idéologique. En parallèle, le mouvement s’emploie à préserver une influence sur le « jour d’après » : soit par l’intégration de ses cadres dans de futures structures civiles, soit par une capacité de pression indirecte sur les nouvelles institutions. Toute initiative qui couperait Gaza de son contrôle est perçue comme une défaite stratégique majeure, même si elle s’accompagne de reconstruction économique ou d’allègements humanitaires.
Autorité palestinienne : peur d’une marginalisation durable
À Ramallah, l’Autorité palestinienne observe l’évolution du dossier avec une méfiance non moins profonde, mais pour des raisons différentes. Elle redoute la mise en place d’une nouvelle entité palestinienne distincte à Gaza, administrée de facto par des acteurs internationaux, sans retour effectif de son autorité politique, sécuritaire et administrative. Aux yeux de la direction de l’AP, tout arrangement qui exclurait une reprise complète de ses prérogatives risquerait de figer durablement la division palestinienne et d’affaiblir encore davantage sa position sur la scène internationale. Un tel scénario pourrait, selon elle, enterrer définitivement la perspective d’un État palestinien unifié, en Judée-Samarie comme à Gaza. Si l’Autorité palestinienne souhaite voir le Hamas affaibli, elle refuse d’être reléguée au second plan. Elle exigera donc un rôle central dans toute future architecture civile et s’opposera à des solutions élaborées au-dessus de sa tête, qu’il s’agisse de technocrates locaux ou d’instances internationales.
À quelques heures d'un possible tournant diplomatique, la scène palestinienne reste ainsi profondément fragmentée : d’un côté, un Hamas arc-bouté sur son arsenal et son pouvoir de fait à Gaza ; de l’autre, une Autorité palestinienne affaiblie, soucieuse de ne pas disparaître du jeu politique. Deux lignes rouges distinctes, mais un même refus d’un processus qui se construirait sans elles.
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