Israël

Peine sans précédent : 31 ans de prison pour un médecin ayant abusé de ses filles pendant vingt ans

L'accusé a nié les faits avec véhémence tout au long du procès et n'a exprimé aucun remords

3 minutes
30 décembre 2025

ParJohanna Afriat

Peine sans précédent : 31 ans de prison pour un médecin ayant abusé de ses filles pendant vingt ans
Illustration Photo : iStock

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Le tribunal de district de Lod a prononcé lundi une peine exceptionnelle de 31 ans de prison contre un médecin reconnu coupable d'abus sexuels répétés sur ses deux filles pendant près de deux décennies. Le condamné devra également verser 438 000 shekels d'indemnisation aux victimes.

Des crimes commis sous couvert de respectabilité

L'accusé, issu d'une famille orthodoxe, était perçu comme un père dévoué et un professionnel accompli. Inconnu des services de police et sociaux, il jouissait d'une excellente réputation dans son entourage. Mais derrière cette façade, le tribunal a établi qu'il avait mis en place un véritable système criminel.

Les abus ont débuté lorsque sa fille aînée, A.A., avait environ cinq ans et se sont poursuivis jusqu'à ses 18 ans. L'accusé choisissait soigneusement ses moments, profitant du calme de la maison ou de ses horaires de travail de nuit. Il exerçait un contrôle total sur ses victimes par l'isolement, la violence, la culpabilisation et l'intimidation.

Un statut professionnel utilisé comme arme

Le tribunal a souligné que l'accusé avait exploité ses connaissances médicales pour normaliser les contacts interdits, présentant certains actes comme des "traitements". Cette instrumentalisation de son statut professionnel a rendu encore plus difficile pour les jeunes filles de comprendre qu'elles étaient victimes d'infractions graves.

Les juges ont également retenu que le père avait fait croire à ses filles qu'elles étaient coupables et que si elles parlaient, la famille se désintégrerait. Il les considérait comme des "objets contrôlés", destinés à satisfaire ses pulsions.

Un élément de preuve central a été le journal intime tenu par A.A. des années après les faits. Dans ces pages déchirantes, elle décrivait sa honte, sa culpabilité et sa souffrance profonde.

Elle y écrivait notamment : "J'ai envie de me cacher, mais ça ne sert à rien, ça ne finira jamais, c'est ancré en moi, ça ne partira pas." Dans un autre passage, elle confiait : "J'ai l'impression que ça se produit en ce moment. Mais en réalité, non, n'est-ce pas ? Ce ne sont que des souvenirs." Plus tard, elle ajoutait : "Les souvenirs ressurgissent sans cesse, tout est un déclencheur, j'ai déjà parcouru un long chemin."

Aucun remords

Reconnu coupable de 22 chefs d'accusation incluant viol par un membre de la famille, tentative de viol et attentats à la pudeur répétés, l'accusé a nié les faits avec véhémence tout au long du procès. Il n'a exprimé aucun remords et a tenté de rejeter la responsabilité sur ses filles.

Le parquet avait requis 37 ans de prison. Le tribunal a finalement prononcé une peine de 31 ans, qu'il a qualifiée d'"affaire parmi les plus graves jamais jugées en Israël".

L'avocate du parquet, Yael Zelig, a déclaré après le verdict : "Nul n'est à l'abri. Derrière la façade d'un professionnel et d'un père dévoué se cachait un agresseur sexuel qui a infligé un préjudice profond à ceux qu'il était censés être protégés."


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