En cette fin d’année 2025, le parlement algérien a décidé à l’unanimité de voter une loi dont l’objectif est de criminaliser la colonisation française. En fait ce n’est pas vraiment cette décision du parlement algérien qui m’intéresse mais le sujet dont il est question et qui se réfère à une accusation récurrente présente dans la critique d'Israël, à savoir la colonisation.  

Une accusation récurrente au centre à la fois de la couverture de presse sur Israël mais aussi un élément clé des condamnations de la communauté internationale, de l'ONU et des partenaires d'Israël y compris de nos amis puisque que régulièrement nos partenaires américains ou européens nous reprochent notre politique de « colonisation » à Jérusalem, à Hévron ou dans tous les territoires de Judée et Samarie.

En fait qu'est-ce que la colonisation ? Un événement historique intervenu essentiellement au cours de la seconde moitié du 19ème siècle et du début du 20ème au cours desquelles les grandes nations européennes ont conquis par la force des territoires sur les continents extérieurs au leur, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud et même aux confins de l'Océanie.

La France, le Royaume Uni, l'Espagne, l'Allemagne, la Belgique ou le Portugal pour ne parler que d'eux se sont partagés des territoires et des peuples avec lesquels ils n'entretenaient aucun lien naturel, culturel, géographique ou historique pour s'en approprier leurs richesses et asservir leur population, souvent au prétexte de leur émancipation culturelle, civilisationnelle ou même religieuse : on appelait cela sans complexe l'évangélisation.

Cette conquête de ces territoires et la domination qui s'en est suivie souvent pendant plus d'un siècle voire plus dans le cas de l'Amérique du Sud, a été d'une violence inouïe, entraînant des millions de morts, le génocide de peuples et tribus entières, la spoliation inimaginable de richesses et de ressources, l'asservissement de millions d'hommes et de femmes réduits à l'Etat d'esclaves ou de citoyens de seconde zone.

Bref, l'une des pires fautes commises par les nations européennes pour la plupart dont elles sont jusqu'à aujourd'hui comptables devant l'Histoire et surtout devant les peuples et les pays qu’ils ont ainsi soumis.

Aucun rapport entre ce que je viens de décrire et la situation en Israël et dans les territoires. Aucun rapport entre ce que les Européens ont fait à des milliers de kilomètres de chez eux avec ce qui se passe chez nous.

Je n'entre ici dans aucun débat idéologique sur les frontières d'Israël car ce n'est pas le sujet. Quelle que soit l’approche politique et idéologique que l’on a, la situation entre les Israéliens et les Palestiniens n'est pas un conflit colonial. Il faut cesser de projeter sur celui-ci le schéma du colonialisme qui est je le rappelle une faute morale majeure dont sont coupables les Européens. Et c’est sans doute dans le cadre d’un processus de déculpabilisation qu’ils cherchent avec obsession à nous faire porter le poids de leurs propres fautes.

Il est temps de dire et répéter des choses simples :

La présence du peuple juif sur la terre d'Israël, quelles que soient ses frontières je le rappelle, est un fait historique et naturel. Le nier est tout simplement une aberration.

Considérer que Jérusalem est une colonie pour le peuple juif est absurde.

Pas un seul des sites et des territoires incriminés par nos détracteurs n'est étranger à notre histoire, notre Livre, le Livre des Livres, à notre passé en tant que peuple et nation.

Une partie du peuple juif a toujours vécu sans interruption sur la terre d'Israël, même au cours de son long et douloureux exil.

Le retour du peuple juif sur la terre de ses ancêtres a été salué et légitimé par la communauté internationale depuis plus d’un siècle y compris par l'ONU.

Alors oui nous avons un conflit de frontières, mais pas une aventure coloniale, pas une conquête de territoires à des milliers de kilomètres de chez nous, pas l'asservissement de peuples innocents et pas la spoliation et le pillage de ressources ni la conversion forcée de populations entières.

Nous ne sommes pas des colons.  Le Sionisme est même une entreprise dé-coloniale puisqu’il a permis au peuple juif de libérer sa terre et de s’affranchir de son dernier occupant en l’occurrence l’occupant britannique.

En fait tout au long de l’histoire, c’est exactement l’inverse qui s’est produit ; des colons venus de tous les continents ont tenté de s’approprier de la terre d’Israël : les Assyriens, les Philistins, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Arabes, les Ottomans pour ne citer qu’eux.

Seul le peuple juif est légitime sur cette Terre sur laquelle s’est forgée son histoire, son destin et son identité spirituelle et nationale.

Alors nous accuser d’être des colons chez nous ?... Que nos accusateurs entament leur travail de contrition pour les crimes coloniaux qu’ils ont commis plutôt que de s’obstiner à vouloir projeter sur nous le schéma de leur propre turpitude.

Chronique de Daniel Saada sur Radio J du 30/12/2025

Daniel Saada était ambassadeur d'Israël en France

POUR S'INSCRIRE A LA NEWSLETTER QUOTIDIENNE ET AVOIR ACCES AUX INFORMATIONS EN UN COUP D'OEIl CLIQUEZ ICI : https://israj.media-j.com/newsletter

POUR RECEVOIR NOS INFORMATIONS EN DIRECT SUR WHATSAPP CLIQUEZ ICI http://tiny.cc/IsrajInfoIsrael